Ayant eu à plusieurs reprises l’occasion de lire ou d’entendre dire qu’en cas d’élection au Conseil des Etats, l’ancien ministre genevois Mauro Poggia pourrait siéger au sein de la Commission des questions sociales et de la santé pour y défendre, notamment, le principe d’une caisse publique d’assurance-maladie, je souhaite rétablir ici la vérité à ce sujet: tel ne sera pas le cas.

En effet, en tant qu’ancienne présidente du Conseil national et donc de l’Assemblée fédérale, je connais suffisamment le règlement du parlement fédéral pour savoir qu’un membre du Conseil des Etats ou du Conseil national qui n’appartient pas à un groupe – ce qui serait le cas de Mauro Poggia – n’a pas droit à un ou des sièges de commission.

Bien sûr, il est toujours possible à un membre représentant un petit parti de demander à faire partie d’un groupe mais, outre le fait qu’une telle intégration est le résultat d’une négociation, j’ai siégé suffisamment longtemps au sein de la Commission de la santé pour observer le fonctionnement des différents groupes politiques et pour comprendre qu’aucun des partis alliés au MCG pour l’élection au Conseil des Etats ne pourrait accepter d’être représenté dans cette commission par quelqu’un qui défend le projet d’une caisse publique d’assurance-maladie qui est un projet de gauche! Les trois partis concernés ne seront jamais d’accord d’affaiblir ainsi leurs propres positions au Conseil des Etats, les places y sont trop chères!

La situation au Conseil national est peut-être légèrement plus favorable à ce scénario puisque les commissions y comptent 25 membres, le double de celles du Conseil des Etats. Mais, même là, rien n’est moins sûr!

Je pense qu’il est important que les citoyennes et citoyens genevois soient dûment informés de la situation pour pouvoir voter en toute connaissance de cause le 22 octobre prochain.

Liliane Maury Pasquier,
ancienne conseillère aux Etats (GE)