Un cri pour la paix
Comment donc! Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg peut se permettre de déclarer au quotidien berlinois Welt am Sonntag: «La paix ne peut pas signifier le gel du conflit et l’acceptation d’un accord dicté par la Russie». Par là, ce dernier a la prétention de dire, en se moquant des souffrances du peuple ukrainien, que des jeunes femmes et jeunes hommes doivent continuer à se faire trucider ou blesser grièvement pour la cause, sur le front de la contre-offensive, parce qu’en l’état l’armée de Volodymyr Zelensky n’est pas en position favorable pour prétendre à des accords de paix à son avantage.
Il faut dire que Joe Biden tient les mêmes propos et se rappeler que dès le début du conflit, en février 2022, Emmanuel Macron déclarait: «La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner».
>Lire notre page Contrechamp du 6 juillet par Christian Mounir
Au nom de quoi ces chefs d’Etat et autres responsables militaires ou politiques peuvent-ils dicter leur volonté à un pays agresseur, alors qu’ils sont les premiers responsables du non-respect des accords de Minsk de 2014? De plus, à travers l’Union européenne, ils ont pris des mesures de rétorsion économiques qui chaque jour fragilisent d’avantage l’Europe en général, l’industrie allemande en particulier et paupérisent leurs populations.
Comment peut-on répéter en boucle que l’OTAN et ses alliés ne sont pas en guerre alors qu’ils fournissent quotidiennement pour des milliards d’euros et de dollars de l’armement toujours plus sophistiqué, des munitions et des véhicules militaires de dernière génération avec les chars Abrams ou Leclerc et les ogives Himars? Autrement dit le secrétaire général Stoltenberg et ses affidés n’ont, pour valider leurs propos, pas d’embarras à envoyer à la boucherie, sur le front, de jeunes soldats et des volontaires au nom de leurs intérêts logistiques.
Mais de quels intérêts logistiques peut-il bien s’agir? Evidemment de leurs investissements en armement et du bon fonctionnement de la présidence et de l’administration Zelensky. Car qui perd gagne et quand un pays soutenu sans retenue à coups de milliards est à la peine, eh bien ce sont les économies des pays pourvoyeurs qui sont menacées. L’Ukraine exsangue mettra au moins un siècle à se relever et sera peut-être dans l’impossibilité de rembourser sa dette pour autant de temps.
Donc, la facture salée aura été engagée à fonds perdu par celles et ceux qui ont voulu cette confrontation à tout prix. En bout de course, ce sera nous, les contribuables associé·es par procuration, qui seront soumis·es à la triple peine du remboursement, de l’accentuation de l’inflation et de la stagnation de l’économie.
Il est plus que temps que cette déraison cesse, que cet orgueil mal placé finisse car nous n’en pouvons plus de ces dérives atlantistes qui exposent des innocents et des innocentes de tout un peuple et qui sèment durablement haine et discorde. Mesdames et Messieurs de l’OTAN vous avez gravement failli en établissant un plan foireux et en prenant des mesures hasardeuses.
Arrêtez votre cinéma et, pendant qu’il est encore temps, prenez les seules dispositions qui s’imposent en acceptant, en l’état, de créer des conditions de négociation sur la base des accords de Minsk pour arrêter ces massacres des belligérants de part et d’autre et cette désolation civile.
Léon Meynet, Chêne-Bougeries (GE).