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Dans les entrailles du métropolitain

Cette chronique littéraire a été écrite par une étudiante en Lettres de l’université de Genève, dans le cadre des ateliers d’écriture animés par Eleonore Devevey et Natacha Allet.
Dans les entrailles du métropolitain
Roman

A travers une succession d’anecdotes, Sous un ciel de faïence nous plonge dans l’univers peu connu – bien que souvent traversé – du métro parisien. Sous la plume de Céline Laurens, Jacques, conducteur de la ligne 6, raconte son quotidien d’employé de la RATP. Il évoque ses rencontres, ses amitiés, ses pensées souvent plus philosophiques qu’on ne le penserait, mais aussi les drames et difficultés rencontrés dans les souterrains de la capitale.

Dans une veine décalée, tantôt absurde, tantôt cynique, l’autrice compose une mosaïque de personnages hauts en couleurs. Au fil du récit, on rencontre ainsi René-Charles, le musicien de rue obsédé par Donald Duck avant d’être pris de passion pour Céline Dion; Melchior et Soren, les prédicateurs qui appréhendent la religion de manière opposée; la bande d’Hervé, les sans-abris pour qui le métro sert de refuge; Henri, le conducteur-poète qui voit la couleur des mots; sans oublier Madeleine, la mégère sévèrement hypocondriaque dont Jacques tombe amoureux.

Autant de personnages incarnant les différentes classes sociales qui ne se côtoient que dans les transports en commun. Car si certains chapitres tirent légèrement en longueur, chaque histoire permet d’esquisser la silhouette d’une société divisée: «le monde d’en haut» d’un côté et «le monde d’en bas» de l’autre, chacun ayant ses codes, ses lois, et ses personnalités. Entre Charles-de-Gaulle-Etoile et Nation, Céline Laurens explore ainsi les tréfonds de la société française, dans un second roman teinté d’humour et de poésie. Nolwenn Gorgoni

Céline Laurens, Sous un ciel de faïence, Ed. Albin Michel, 2023, 268 pp.

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