Genève

Un bloc populiste en tête

L’ensemble UDC, MCG et la liste Maudet concurrencent sérieusement les partis de droite traditionnels. Explications en cartes.
Un bloc populiste en tête 3
Le regard du géographe

Le Courrier a demandé à Giuliano Broggini, qui réalise régulièrement des cartes pour ce journal lors des scrutins cantonaux et fédéraux, de corréler quelques votes pour mettre en évidence certains phénomènes de fond intervenus lors des élections du Grand Conseil. C’est la poussée du bloc populiste composé de l’UDC, du MCG et de la liste de Pierre Maudet qui nous a intéressés. Avec 36 sièges, il est désormais le plus gros des trois blocs, devant l’Entente bour-geoise et la gauche rose-vert.

Le bloc populiste. La carte «La tentation populiste» met en évidence une solide implantation du PLR sur la Côte d’or de Genève. Des fiefs libéraux comme Collonge-Bellerive ou Cologny résistent à la poussée populiste. On notera en revanche le bon score réalisé par la droite de la droite dans des communes historiques du camp bourgeois comme Jussy, un an-cien mandement protestant, «pris» par Pierre Maudet en l’occurrence. Relevons également le soutien de Meinier à Pierre Maudet, commune que la sociologie électorale place davantage dans la classe moyenne et qui peut même voter à gauche lors de certains scrutins.

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On voit que la famille populiste cartonne dans l’est du canton (Dardagny, Soral, Chancy) et dans les traditionnels fiefs du MCG, le rectangle autour de l’aéroport (Meyrin, Vernier, Grand-Saconnex). Celui-ci est devant la droite libérale dans des cités périurbaines comme Lancy ou Onex. Bref, il s’étend.

Enfin, le phénomène est le même en Ville, avec le nord de la cité qui vote populiste (Vieusseux, les Crêts, Sécheron et Saint-Jean) de préférence au bloc centriste.

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Maudet contre PLR. Si l’on va davantage dans les détails on voit que Pierre Maudet l’a emporté dans des communes rurales de l’ouest du canton. Il est devant le PLR à Soral – fief de John Dupraz, radical historique et prise de guerre de M. Maudet – et réalise des scores honorables à Dardagny, Russin, Meyrin, Vernier. En Ville, il l’emporte face au PLR à Sécheron, aux Cropettes, à la Servette ou à la Jonction.

La droite traditionnelle est en revanche loin devant dans les quartiers chics de la Cité, Florissant et Champel.

Le match MCG-UDC. Cette carte met en évidence une implantation du MCG dans les ci-tés périurbaines et les quartiers populaires. Inversement, l’UDC est plus forte que le MCG dans les campagnes et les quartiers huppés à prédominance PLR. A gauche. Si on jette un coup d’œil sur les cartes de la Chancellerie d’Etat, on constate que les Vert·es ont une implantation plus homogène, sur l’ensemble du canton. Ils réalisent de bons scores, y compris dans des communes plutôt bourgeoises et dans les campagnes.

Un bloc populiste en tête 2

Le Parti socialiste est en revanche redevenu le parti des classes populaires des cités (Onex, le Lignon).

Du côté de la gauche de la gauche, les deux listes concurrentes restent cantonnées à la Ville de Genève. On constate assez logiquement un meilleur score d’Ensemble à gauche à Carouge (ville où le Parti du travail s’est longtemps maintenu), alors que la LUP est devant EàG à Onex ou au Lignon.

cartes: Giuliano Broggini

Régions Genève Philippe Bach Le regard du géographe

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