Majorité de gauche?
Le 12 mars prochain, la population genevoise est appelée à se prononcer sur une initiative populaire prévoyant une réévaluation du taux d’imposition appliqué aux dividendes perçus par les actionnaires. Comme pour les salaires, cette initiative propose que les dividendes soient taxés à 100% (contre 70% actuellement) de leur valeur.
A gauche tous les partis (PS, Verts, PdT, etc.), tous les syndicats et jusqu’au Mouvement populaire des familles appellent à voter oui à cette initiative qui semble en effet être marquée au coin du bon sens pour qui préconise davantage d’équité fiscale en faveur d’une politique de redistribution plus sociale.
Ça, c’est pour les partis et la gauche en général. Pour ce qui est du Conseil d’Etat, la consigne de vote, contre toute attente, est un non cinglant autant que définitif. Argumenté, le non du Conseil d’Etat à majorité de «gauche» repose sur tous les poncifs de la plus libérale des droites (cf. p. 16 et 17 de la brochure de vote).
Faut-il y voir une banale trahison d’usage ou, à l’approche des élections, un clin d’œil appuyé en guise de gages destinés à un électorat de centre-droit désorienté devant la désunion des droites? Sans doute un peu des deux.
Toujours est-il que ce genre de petits reniements mesquins venant de conseillers d’Etat dits de gauche, et dont le bilan n’est déjà pas terrible (un euphémisme), en interpellent plus d’un et n’incitent pas à la confiance.
Joël Waefler,
Versoix