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Reconnaissance des ASSC, une urgence de premier ordre

«Les ASSC représentent l’avenir de la profession soignante.» Dans le contexte de la pénurie de soignant·es à venir, la profession d’assistant·e en soins et santé communautaire (ASSC) nécessite d’être valorisée par des «reconnaissances symboliques et matérielles», estiment deux députés genevois membres de la commission de la santé, aux côtés de la délégation ASSC/SSP.
Genève

A l’heure où une pénurie de soignant·es menace l’avenir de notre système de soins, il est urgent de mieux faire connaître et de valoriser la profession d’ASSC à son juste mérite, afin d’intéresser les jeunes et leur offrir d’intéressantes perspectives d’emplois et de carrière.

Pourquoi une nouvelle profession soignante? Le développement et la professionnalisation des soins infirmiers a ouvert des voies de progression et de diversification pour l’infirmière: spécialisations cliniques, pratiques avancées (actes précédemment réservés aux médecins devenus praticables de manière autonome par l’infirmière), enseignement, encadrement, direction de filière professionnelle, direction d’établissement, etc. La formation infirmière en Suisse a donc, fort heureusement, changé de nature et obtenu davantage de reconnaissance, jusqu’au niveau académique avec le doctorat en sciences infirmières.

Le risque étant de voir l’infirmier·ère moins engagé·e au lit du patient, moins pratiquer les soins directs, il était indispensable d’assurer l’avenir de la première ligne des soins: c’est cela qui a fondé la création de la profession d’assistant et assistante en soins et santé communautaire, afin de répondre à la demande croissante de personnel pour les institutions pour personnes âgées, les services de soins à domicile, les institutions hospitalières et les centres médicosociaux.

La profession d’ASSC a débuté officiellement en 2002 et les premiers titres ont été délivrés en 2005 sous l’égide de la Croix-Rouge suisse. Aujourd’hui, les compétences de l’ASSC sont attestées par une ordonnance du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) et validée par un Certificat fédéral de capacité (CFC). L’ASSC fournit des prestations de manière autonome, sur prescription médicale, dans les limites de ses compétences.

Les ASSC représentent l’avenir de la profession soignante. La formation d’ASSC, plus courte que celle d’infirmière, est fondée sur la prise en charge holistique des patients: actes médicotechniques, soins et accompagnement. L’ASSC est appelée à pallier de multiples carences dans un secteur extrêmement exigeant où une relève professionnelle est absolument indispensable mais peine toujours plus à être recrutée.

Le moment est venu d’accorder à la profession d’ASSC les reconnaissances symboliques et matérielles justifiées, afin de donner envie aux jeunes de s’engager dans cette voie pour combler la pénurie de soignant·es annoncée.

Pierre Conne est député PLR au Grand Conseil genevois, commission de la santé.
Emmanuel Déonna est député PS au Grand Conseil genevois, commission de la santé.
Laurentina Vais est ASSC et déléguée syndicale du SSP.

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