«Nous ne pouvons pas laisser des acteurs qui ne jouent pas le jeu abîmer la planète et détruire des emplois […]»¹>Le Monde, 25 janvier 2022. , selon Agnès Pannier-Runacher, l’actuelle ministre de la Transition écologique du gouvernement français. Une enquête du site d’investigation Disclose éclaire d’une lumière crue ces déclarations volontaristes. Car l’intéressée vient d’être attrapée les doigts dans le pot de confiture.

Selon cet article, la politicienne est liée à une société créée par son père en 2016 et qui partage des intérêts financiers avec Perenco, le numéro 2 du pétrole en France après le géant Total. Société dont le père de la ministre a été l’un des principaux dirigeants et où il est toujours actif. Cette entité a été mise au nom de ses petits-enfants, âgés de 13, 10 et 5 ans au moment du montage, pour leur transmettre 1,2 million d’euros. Cerise sur le gâteau, le tout transite via des paradis fiscaux: Guernesey, Irlande, Hong Kong et Luxembourg.

Le problème est triple. Premièrement, ce lien d’intérêt n’a pas été déclaré. La ministre assure que tout est légal. On verra ce qu’en dira la Haute autorité pour la transparence de la vie publique qui a été saisie de l’affaire.

En deuxième lieu, relevons qu’on est tout de même en présence d’un mécanisme d’optimisation fiscale pour éluder les droits de succession. Cela fait de la ministre une digne représentante de la Start Up Nation chère à Emmanuel Macron. Rien de tel qu’un petit million pour bien démarrer dans la vie.

Enfin, le problème de ce lien d’intérêt est bien sûr politique. La ministre de la Transition écologique baigne dans le pétrole. Nul doute qu’elle mettra beaucoup d’énergie pour imaginer un futur décarboné à la COP27, où elle est censée porter la bonne parole. On se demande quelle crédibilité auront ses propos de Tartuffe.