Vaud

Elise Buckle va-t-elle démissionner?

Alors que sa réponse était attendue pour ce lundi, l’élue écologiste indique qu’elle communiquera sa décision d’ici à la fin de la semaine, au plus tard le 9 novembre, jour de son départ à la COP27.
Elise Buckle expulsée à tort du Conseil communal
La municipale verte Elise Buckle. KEYSTONE
Crise à Nyon

L’élue écologiste Elise Buckle va-t-elle quitter ses fonctions? Voilà la question qui était sur toutes les lèvres hier matin. A 10 heures, des bruits de couloir affirmaient qu’elle ne démissionnerait pas.

Pour rappel, une convention entre elle et la Municipalité de Nyon avait été signée. Celle-ci engagerait l’élue écologiste à démissionner. En contrepartie, la plainte de ses collègues municipaux serait retirée. Sauf que la plainte portrait sur la violation du secret de fonction, qui est toujours poursuivie d’office. Le retrait de la plainte par la Municipalité n’aurait donc pas sonné le glas de la procédure.

Jeudi dernier, on apprenait d’ailleurs que le Parquet, en toute indépendance, avait rendu une ordonnance de classement. L’enquête n’a «pas révélé d’intention, ni établi de faits objectifs ou suffisamment caractérisés pour être constitutifs d’une infraction de violation du secret de fonction», indiquait Vincent Derouand porte-parole du Ministère public à nos confrères de Keystone-ATS.

Décision remise à plus tard

Hier rien n’était moins sûr concernant la démission de la municipale. Celle-ci nous a confié le matin qu’elle communiquera sa décision idéalement cette fin de semaine, mais au plus tard le 9 novembre, le jour de son départ en Egypte pour la COP27. Une information confirmée en fin de journée par son avocate, Me Patricia Michellod.

Pourtant la Municipalité attendait une lettre de démission datée de ce jour de sa part. Un bouleversement de situation n’est donc pas exclu. Surtout que l’élue écologiste semble satisfaite «d’avoir gagné la bataille juridique». Pour la Municipalité de Nyon, «ce classement ne signifie pas que Mme Buckle a été blanchie mais que la procédure est clôturée», expliquait-t-elle la semaine dernière à l’ATS.

A Nyon, de nombreuses personnes aimeraient que l’affaire soit bouclée «pour enfin passer à autre chose». Pourtant certains avancent qu’Elise Buckle devrait rester pour que justice se fasse à son égard. D’autres encore estiment qu’elle ne pourrait de toute façon plus travailler avec la municipalité actuelle et qu’elle ferait mieux d’attendre les prochaines élections pour se représenter. Lors d’une élection qui se ferait peut-être sans la présence du syndic actuel, Daniel Rossellat. Celui-ci se trouve déjà à son quatrième mandat et malgré sa remontée électorale en 2021 (55% contre 52% en 2016), il a été moins bien élu proportionnellement et s’est trouvé en quatrième position, juste après Elise Buckle, l’outsider de ces élections. Le dégât d’image généré par cette affaire pourrait aussi avoir un impact sur la décision de se représenter pour M. Rossellat.

Partis politiques en attente

Les partis politiques sont aux aguets. En cas de démission de la municipale verte, une élection complémentaire devra être organisée pour sa succession. Les Vert·es seraient certainement légitimes à revendiquer à nouveau le siège au vu des scores électoraux de Mme Buckle et en prenant en compte le nombre de sièges occupés au Conseil communal – avec ses 27 sièges, les Vert·es forment le premier parti du conseil communal. Mais la droite semble aussi très intéressée. «L’UDC proposera certainement une candidature si une élection partielle se confirmait», affirme l’élu UDC au délibératif Sacha Soldini.

«Cela serait un challenge intéressant, j’y réfléchirai, mais je n’ai pris aucune décision. De toute façon, il faudrait d’ailleurs mettre en route tout l’appareil du parti, soit un appel à candidature et désigner un ou une candidate», explique de son côté le conseiller communal PLR Olivier Riesen, dont le nom revient souvent comme candidat potentiel à Nyon.

A gauche, le Parti socialiste appelle de ses vœux la démission de Mme Buckle pour un apaisement de la situation. Si la principale intéressée quittait ses fonctions, le parti entamerait des discussions avec ses alliés de la plateforme de gauche. «Nous avons des candidatures légitimes au sein du parti», a précisé Chloé Besse, conseillère communale. Il n’est pas impossible que les socialistes se retrouvent à proposer des candidatures plus expérimentées qu’en compte le parti des Vert·es.

Une démission mettrait-t-elle vraiment fin à toute la crise? «Cela mettrait en tout cas fin au conflit entre les membres du collège exécutif», résume Olivier Riesen. «Même si Mme Buckle démissionnait, l’affaire ne sera pas bouclée. La crise au sein de l’administration n’est toujours pas résolue. Je ne vais en tout cas pas laisser passer ça», rétorque de son côté Jacky Colomb, du Parti indépendant nyonnais. Le potentiel apaisement du collège municipal ne signifierait donc pas forcément la fin des offensives au Conseil communal pour comprendre ce qui s’est passé. Les conclusions du rapport de l’ancien juge Pierre Muller pourraient bien à nouveau être sur la table.

Régions Vaud Selver Kabacalman Crise à Nyon

Connexion