Violation du droit international
Je tiens à vous remercier d’avoir mis au jour, à travers le travail courageux et exemplaire de l’association genevoise YAFFA, les souffrances d’enfants palestiniens, conséquences de la situation conflictuelle entre Israël et la population palestinienne.
J’ai été alerté à quatre reprises depuis octobre 2021 par l’ONG DCI-Palestine (Defense for Children International – Palestine) qui promeut et protège les droits humains d’enfants palestiniens en assurant une assistance juridique gratuite, en documentant les actes de violation du droit international et en plaidant pour une meilleure protection de la population de Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et la bande de Gaza.
A la suite des informations reçues, j’ai envoyé plusieurs missives à notre ministre des Affaires étrangères, le conseiller fédéral Ignazio Cassis:
– je l’ai interpellé au sujet de la détention administrative d’adolescents et d’enfants palestiniens au nombre de 168 fin août. En clair il s’agit d’une détention sans acte d’accusation ni de procès et sans accès au dossier par un avocat;
– je l’ai ensuite informé de l’utilisation par les soldats israéliens de balles réelles contre des adolescents qui lancent des pierres. En 2022, vingt enfants ou adolescents palestiniens ont été tués par l’armée israélienne;
– je l’ai aussi mis au courant du fait que DCI-Palestine en même temps que cinq autres organisations actives dans la défense des droits humains ont été déclarées «organisations terroristes»;
– sans oublier le dernier acte irresponsable d’Israël: la perquisition des bureaux de DCI – Palestine à Ramallah et la pose de scellés sur les portes.
Cette lente et permanente escalade de mesures contraires au droit international et au droit humanitaire n’a jusqu’à présent pas suffi à mobiliser la communauté internationale, ni le Département suisse des affaires étrangères dont la seule réaction consiste à me rassurer que ces problèmes sont «régulièrement thématisés de façon bilatérale». Hélas sans résultat tangible.
Comment les autorités israéliennes peuvent-elles penser qu’une telle situation puisse un jour permettre une coexistence pacifique avec les populations palestiniennes?
Plus récemment le bureau de la DDC (Direction du développement et de la coopération), qui représente la Suisse auprès de l’Autorité palestinienne à Ramallah, a toutefois participé à un briefing avec d’autres Etats et exprimé sa préoccupation dans le cadre d’une démarche avec d’autres Etats européens auprès des autorités israéliennes.
Sera-ce suffisant pour inciter Israël à mieux respecter le droit international?
Hans Turnherr,
Chêne-Bougeries