Il est des logiques implacables: le salaire annuel permettant de payer une prime donnant droit à une rente AVS pleine et entière en 2021 est de 86’000 francs à comparer aux 80’000 francs du salaire médian suisse en 2021.

Ainsi la majorité des assuré·es ne bénéficieront pas d’une rente AVS complète. Ils recevront un montant mensuel compris entre 1195 et 2390 francs.

Parmi ces perdant·es, une très large majorité de femmes, de par les métiers qu’elles exercent, dont les salaires à compétence équivalente sont souvent plus bas, mais aussi parce qu’elles assument l’essentiel des activités du care, charges familiales et d’éducation, accompagnement de personnes dépendantes. Même avec le bonus éducatif (merci tout de même à Ruth Dreyfuss), on est encore loin du compte.

Bonus éducatif qui n’intervient pas non plus pour rééquilibrer les retraites selon le second pilier.

Et que fait la majorité bourgeoise, et ses tracts avec portraits de femmes très BCBG? Sous prétexte d’égalité, elles sont bon(ne)s apôtres! En proposant l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes aussi, elles réduisent d’une rente annuelle leur revenu total vieillesse et diminuent le niveau de leur rente anticipée de 2,3%.

La logique de ces nanties est implacable: économiser sur les rentes AVS à charge des personnes les plus vulnérables.

J’appartiens au genre masculin, pas directement concerné, mais j’invite les hommes à comprendre le désarroi des femmes, et à se montrer solidaires. Renvoyons la copie au Parlement.

Non à ce marché de dupes! Messieurs vous aussi, votez non à AVS 21.

Reto Barblan,
ing. Epfl, Fontanezier (VD)