Édito

Salon de l’auto annulé: tout est à réinventer

Salon de l'auto annulé: Tout est à réinventer
Keystone
Salon de l'auto

L’édition 2023 du Salon de l’auto, qui devait se tenir en février à Genève, est annulée. Alors, certes, c’est une mauvaise nouvelle pour l’équilibre financier de Palexpo. Mais on peut admettre que la grand-messe de l’automobile a quelque chose du suranné et devrait se réinventer.

Et ce n’est pas gagné. Selon les communicants du Gims (Geneva International Motor Show), le but de l’annulation vise à optimiser la présence du raout automobile à Doha l’an prochain. Rien n’est décidé pour la tenue de l’édition 2024 à Genève. Tout cela ressemble davantage à une fuite en avant qu’à un changement de cap.

Certes, la mobilité individuelle ne va pas disparaître. Mais elle va se reconfigurer. Pour l’heure, les grandes marques visent simplement à faire évoluer leur motorisation: remplacer le traditionnel moteur thermique par un moteur électrique. C’est un peu court. La fin du moteur à essence votée au mois de juin par le Parlement européen est révélatrice à cet égard: un sursis pour les bolides italiens a dû être incorporé dans le paquet pour qu’il soit voté. Ceci alors que ce sont précisément ces véhicules qui décrochent la palme de l’absurdité environnementale et climatique.

Visiblement, il y a encore du chemin à parcourir. Si le Salon de l’auto veut faire sens, il devrait se muer en Salon de la mobilité. Celle-ci doit être réinventée. Des priorités nouvelles doivent être fixées. Le vélo, la marche à pied restent encore les parents pauvres de ce bouquet. L’offre en matière de transports en commun est à mille lieues de ce qu’elle devrait être, tant au niveau des dessertes que de sa rapidité.

La fuite en avant annoncée jeudi – avec cet exil au Qatar – montre que la solution ne viendra pas de la branche industrielle. Le pourrait-elle, d’ailleurs? Ce sont bien des choix politiques qu’il faut prendre. En matière de priorités que la collectivité se fixe pour ses investissements. Cela suppose une prise de conscience plus substantielle qu’actuellement de l’urgence climatique. La canicule de cet été, la récurrence d’événements climatiques exceptionnels comme les pluies de mercredi soir et les tempêtes sur le bassin méditerranéen sont là pour nous le rappeler. Encore faut-il être en mesure d’entendre ces avertisseurs d’incendie.

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