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La leçon du vote du Kansas sur l’IVG

La leçon du vote du Kansas sur l'IVG
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Les votant·es du Kansas, un des Etats les plus conservateur des Etats-Unis, ont décidé mardi de maintenir la garantie constitutionnelle du droit  à l’avortement avant vingt-deux semaines. Un vote clair: l’amendement qui refusait ce droit fondamental a été rejeté par 59% du corps électoral, avec une participation importante. Ceci dans un Etat républicain qui a encore soutenu Donald Trump à 56% lors de la dernière présidentielle. Ce scrutin était crucial car il sera suivi d’autres – la Californie, le Vermont, le Michigan ont agendé des rendez-vous similaires. Il confirme que les sondages montrant un fort attachement à la garantie de ce droit ne se sont pas trompés. Près de 20% des votant·es républicain·es ont d’ailleurs voté contre la position officielle de leur camp. Un résultat qui ne tombe pas du ciel. Il s’inscrit dans une militance pour les droits des femmes à disposer de leur corps très structurée dans cet Etat où la question est brûlante depuis des lustres. C’est dans la ville de Wichita au Kansas que le médecin George Tiller a été assassiné en 2009 par un fanatique chrétien. Le mobilisation a été intense et a mis en évidence que le retour en arrière opéré par le Cour Suprême est jugé choquante, à rebours de l’histoire.

Ce qui fait souffler un vent de panique dans le camp conservateur qui craint des dégâts collatéraux en cette année d’élections fédérales complémentaires, les midterms. Et sur le long terme, ce résultat montre aussi que le décalage entre les positions politiques très frileuses sur ces questions sont surtout la résultante du lobbying pratiqué par des groupes qui restent en fait minoritaires. Le peuple est plus progressiste que le Congrès. Un phénomène qui doit aussi beaucoup au système électoral étasunien. Selon le principe du Winner takes all (le gagnant rafle tout) qui accentue le poids des personnes en tête des votes.

Mais le biais est présent dans tous les dispositifs. En France, si on additionne les personnes privées du droit de vote et les abstentionnistes, 83% des personnes de plus de 18 ans n’ont pas voté pour Emmanuel Macron au premier tour. Et au second, les Français·es qui n’ont voté ni pour Marine Le Pen, ni pour le président sortant sont plus nombreux·euses que celles et ceux qui ont reconduit M. Macron1>blogs.mediapart.fr/clab.

Cette question du poids réel des majorités doit toujours être prise en compte. Pour éviter certaines explosions sociales. Elle permet – c’est le cas dans ce dossier des droits des femmes – de défendre de manière volontariste certaines valeurs. Ce type de combats doit être mené et la victoire est à portée.

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International Philippe Bach IVG

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