On a pu lire dans Le Courrier quelques lettres de lecteurs sermonnant les naïfs et naïves qui se sentent solidaires de l’Ukraine. Ainsi, dans son introduction, M. Léon Meynet laisse entendre qu’il faut cesser de livrer des armes à l’Ukraine, la forçant à capituler et ainsi retrouver la paix selon Poutine. C’est sans doute ce dont rêvent les Baltes, les Finlandais, les Polonais et autres peuples qui seront les prochaines cibles et victimes de Poutine, restaurateur de l’empire russe. Il est vrai qu’en sus d’une corruption à tous les niveaux qui pourrit les rapports économiques et civiques, l’Ukraine ne respecte pas ses minorités, elle a en particulier banni l’enseignement de la langue russe. Avec le gaz, Poutine disposait d’un moyen de pression imparable. En plein hiver, il lui suffisait de couper tous les gazoducs si les accords de Minsk n’étaient pas rapidement mis en œuvre. Il a choisi la guerre, à son image plus virile et plus spectaculaire. Il est évident que ce n’est pas la paix qui l’intéresse mais la reconquête. Depuis 1945, nous avons accumulé assez d’expériences, la Grèce, le Vietnam, le Chili, la Palestine, l’Irak, l’Afghanistan pour ne pas nous aligner systématiquement sur les USA, l’Angleterre ou l’UE. Mais c’est en Russie, sous Poutine, que politiciens et journalistes indépendants et curieux sont embastillés ou trucidés. Tous et toutes, oligarques compris, courent de gros risques si on est soupçonné de dévier de la ligne imposée. C’est un régime que ne souhaitent ni les Finlandais, ni les Baltes ou les Polonais, sans parler des Suédois et des Géorgiens. De leur point de vue et dans leur position, que nous ignorons ou sous-estimons, l’OTAN est une garantie. Et cette guerre n’est pas gratuite, pour les Ukrainiens et les Russes bien sûr, mais aussi, à quelques exceptions près, pour nous tous·tes. Pour faire simple, soutenir l’Ukraine c’est être du côté de Churchill contre Staline.

Marc Ribeaud, Delémont