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Réchauffement et pic pétrolier

Alain Dupraz nous met en garde contre l’épuisement progressif de toutes les ressources naturelles qui peuvent produire de l’énergie.
Energie

Les scénarios les plus catastrophiques ont l’air de s’imposer concernant le réchauffement climatique. Il est pourtant assez étonnant d’observer que scientifiques et médias ont l’air de ne voir que cet aspect du tournant civilisationnel qui va se produire.

Et pourtant, le pire scénario climatique est non seulement improbable, mais juste… impossible. Pour la simple et bonne raison que la déplétion (ou l’épuisement) du pétrole est sur le point de s’amorcer. On arrive en effet au pic pétrolier: ce sera l’année prochaine ou en 2025, à vérifier très bientôt.
Et quand la production de pétrole aura atteint son sommet, elle ne pourra ensuite que diminuer, d’année en année et toujours plus. Le pétrole étant à la base de notre civilisation industrielle, sa déplétion en marquera, sinon la fin, du moins un tournant énorme et irrémédiable.

Je ne me risquerais pas à dire aujourd’hui quel sera le degré de réchauffement en 2035, en 2050 ou plus tard. Réchauffement il y aura, c’est certain. Mais on peut déjà affirmer que ce ne sera pas la pire des quatre hypothèses avancées par le GIEC. Simplement parce qu’il n’y aura bientôt plus assez de carbone à brûler, par manque de pétrole.

Une bonne nouvelle? Pour la planète, probablement. Mais pas pour notre civilisation industrielle qui nous berce… d’illusions. Edifiée sur une consommation sans cesse croissante en pétrole – un pétrole longtemps très bon marché –elle va radicalement changer si sa production diminue. Un changement qui passera, dans la quinzaine d’années suivant le pic, par de douloureuses reconversions, que l’on soit de gauche, de droite ou d’ailleurs.

A l’épuisement du pétrole suivront à des échéances diverses celles du gaz, du cuivre, de l’uranium, bref, de toutes les matières premières. Pour les transports, qu’ils soient collectifs, individuels ou de marchandises, les conséquences seront gigantesques – et le mot est faible. A moins de trouver subitement un hypothétique œuf de Colomb, le commerce mondial, qui repose sur les transports, va prendre un méchant coup. Les perspectives qui s’annoncent ont de quoi faire… froid dans le dos, car les véhicules électriques ne succèderont qu’un moment, et que partiellement, aux véhicules à moteur thermique. On aurait tout intérêt à s’y préparer avant que le futur – imminent – nous rattrape. En aurons-nous la sagesse?

Alain Dupraz,
Thônex (GE)

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