Genève

Vent de fronde chez les infirmières scolaires

Une cinquantaine d’infirmières scolaires ont fait savoir leur mécontentement lors d’une assemblée regroupant l’ensemble du personnel du Service de la santé de l’enfance et de la jeunesse (SSEJ).
Vent de fronde chez  les infirmières scolaires
A Genève, rassemblement du personnel du Service de santé de l’enfance et de la jeunesse (SSEJ), pour dénoncer le manque de postes pour les prestations de santé scolaire à Genève, organisé par le syndicat SIT, devant la salle Franck Martin du Collège Calvin. ERIC ROSET
Santé

Elles interviennent de la petite enfance au secondaire II, pour promouvoir le bien-être et la santé des jeunes, mais elles ne se sentent plus reconnues. Ce matin, une cinquantaine d’infirmières scolaires, rassemblées avec le syndicat SIT, ont fait savoir leur mécontentement lors d’une assemblée regroupant l’ensemble du personnel du Service de la santé de l’enfance et de la jeunesse (SSEJ).

En cause, un lourd déficit de personnel: «Faute de temps, nous ne faisons plus que des actes d’urgence au cas par cas», dénonce une infirmière du secondaire II. Employée à 15%, cette dernière doit superviser 700 élèves dans l’un des établissements qu’elle couvre. «Dans ces conditions, nous ne pouvons plus remplir notre mission de promotion de la santé», estime l’une de ses homologues.

Sur le canton de Genève, une centaine d’infirmières scolaires se répartissent quelque soixante équivalents temps plein. En 2017, 10 postes ont été ouverts, mais le syndicat juge cela insuffisant : «En vingt ans, la démographie a augmenté et les besoins du métier ont énormément évolué», souligne Françoise Weber, secrétaire syndicale. «Faute de moyens, les absences ne sont souvent pas remplacées, et ce sont des prestations qui passent à la trappe», ajoute une infirmière pour la petite enfance.

Au manque d’effectifs dénoncé, s’ajoute aussi l’écrêtage des heures supplémentaires. Prévue par le cadre réglementaire de l’Office du personnel de l’État (OPE), une disposition biffe les heures supplémentaires lorsque celles-ci dépassent 80h par année pour un 100%. «C’est une pratique inacceptable, s’indigne Françoise Weber, étant donné que les heures s’empilent et dépassent largement les taux d’activités et moyens à disposition.»

Nathalie Fontanet, conseillère d’Etat en charge des finances et des ressources humaines répond que cette disposition permet « d’éviter l’épuisement au travail», et que pour des raisons particulières, la hiérarchie peut demander une dérogation au principe d’écrêtage. «Dans les faits, cette démarche n’aboutit presque jamais», reproche Françoise Weber. Elle souligne que fin 2021, 38 infirmières avaient des heures écrêtées. Suite à diverses interventions syndicales, elles ne sont plus que 12 concernées.

Régions Genève Louis Viladent Santé

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