Après une semaine de grève en janvier 2018 contre une restructuration, le personnel de l’agence de presse Keystone-ATS se retrouve de nouveau sous pression. La direction veut réduire des congés pour «les âgés» afin de donner un supplément aux «jeunes». Les compensations pour travail irrégulier sont redéfinies à la baisse. Le personnel exige l’abandon de ces mesures prévues pour 2023.

«C’est avec regret et indignation que le personnel a pris connaissance des nouvelles dispositions du règlement», souligne la résolution adoptée. Les journalistes dénoncent des effectifs de plus en plus réduits et l’absence de hausse salariale. La suppression de congés et de compensations péjore le climat de travail. Cela mine la confiance envers la direction et le conseil d’administration», relève la résolution.

Jusqu’à aujourd’hui, un employé a droit à 5 semaines (25 jours) de vacances de base. Il obtient une semaine de plus dès 45 ans et encore une fois 5 jours à partir de 55 ans. Le nouveau règlement prévoit 27 jours de base, soit deux jours de plus. Cela reste à 27 jours et à partir de 55 ans, il reçoit 30 jours de vacances.

A ces réductions viennent s’ajouter des suppressions de compensations pour travail irrégulier. Les 5 jours en vigueur dépendraient de différentes catégories: certains recevraient 5 jours, mais d’autres seulement 3 jours. «La plupart des employés n’auraient plus que 3 jours», commente un employé. «Nous voulons que la direction revienne en arrière. Elle n’a pas l’air de comprendre la signification du travail irrégulier», relève ce collaborateur qui parle d’acquis sociaux.

«La fidélité ne paie pas»

Une journaliste, qui risque de perdre deux semaines, constate que «la fidélité ne paie pas dans un métier en plus très stressant». Elle déplore des mesures «au détriment» des plus âgés. Pour mémoire, la rédaction en chef de l’ATS a pendant des années expliqué que «la générosité» sur les congés compensait des salaires plus bas que dans d’autres médias.

Face à ces critiques, la direction de Keystone-ATS répond qu’elle veut «être un employeur plus attrayant» pour les jeunes employés, avec ce supplément de 2 jours. «Pour financer cette mesure, nous avons limité les vacances des plus âgés à 30 jours. C’est 33% au-dessus de la norme légale», dit-elle. Pour le travail irrégulier, elle confirme l’établissement de catégories et l’adaptation des compensations, ce qui est «une solution équitable», selon elle.

Malgré les contrats de prestations en millions de francs entre plusieurs entités de la Confédération et l’agence, la Chancellerie fédérale note que «les décisions entrepreneuriales sont l’affaire de l’entreprise», et ne les commente pas.