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Une réorganisation nécessaire

Carol Scheller estime que la Suisse a le devoir de refuser Frontex.
Législation

Des millions de francs pour soutenir Frontex, sous le feu des critiques de l’UE, l’Allemagne et l’UNHCR? Censé opérer dans le respect des droits de l’homme, Frontex a un mandat impossible. En janvier, l’UE fait état d’un «usage excessif de force» par les gardes-frontières libyennes. Ils utilisent leurs armes pour ramener des gens dans des bateaux précaires jusqu’à des centres de détention infâmes en Libye.

En mars, l’Allemagne renonce à la formation de ces gardes, dont les actions sont hors de contrôle. L’UNHCR demande des alternatives aux voyages périlleux organisés par des passeurs sans scrupules. Frontex est coincé par son règlement, obligé de se plier aux ordres policiers de certains pays qui refusent des réfugiés. Ils refoulent illégalement.

ugmenter le budget de Frontex aiderait simplement les trafiquants à continuer leur sale boulot. Actuellement, Frontex a peu de marge pour opérer indépendamment, en raison de critères flous souvent inapplicables. La réorganisation de son fonctionnement, qui dépasse une discussion du budget, est urgente.

Avec un «non» à Frontex, le peuple suisse a l’occasion de se positionner: des dépenses pour un matériel militaire plus sophistiqué seraient un leurre qui éviterait des négociations certes difficiles – mais indispensables – entre tous les membres de l’UE. La voix de la Suisse n’est pas sans importance dans l’espace Schengen. Au contraire, avoir le courage de refuser une solution qui ignore les problèmes réels serait tout à l’honneur de notre pays.

Carol Scheller,
Chêne-Bougeries (GE)

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