On nous écrit

La vocation de la Suisse

Matteo Campagnolo donne son opinion sur le rôle de la Suisse par rapport à l’attaque de l’Ukraine par la Russie.
Conflit

«Ultima ratio regum» avait fait inscrire Louis XIV sur les canons de France. Aujourd’hui, certaines puissances, comme la Russie, disposent d’un second degré d’arguments ultimes: la bombe atomique, trop puissante pour ne pas se retourner à terme contre son utilisateur. Le fait qu’il en soit question face à une puissance qui n’en dispose pas et qui ne l’agresse pas rappelle le loup de la fable à bout d’arguments, et prêt à verser dans l’irrationnel.

Face à cette menace, il faut un retour à la raison. L’Occident peut y contribuer. Il porte une lourde responsabilité. Il a gaspillé, à la fin de l’ère soviétique, le moment qui aurait pu signifier la fin de la division en deux blocs et marquer un tournant, à affronter en commun le problème énergétique. Celui-ci est le vrai problème que l’humanité se doit d’affronter au niveau planétaire avec une urgence qui ne cesse de s’accroître.

Aujourd’hui il est le moment de donner au peuple russe un signal fort: aucune sanction, aucune action ne doit être ressentie comme une menace tournée contre lui. La Suisse, au lieu de s’associer aux sanctions, ne devrait-elle continuer à proposer ses offices de médiateur, et toute puissance intéressée à une paix solide et juste soutenir cet effort?

Matteo Campagnolo, Genève

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