On nous écrit

Faux-semblant

Arnaud Janin livre une lecture de la situation politique et sociale actuelle.
Société

Nous flottons dans un théâtre du faux-semblant où nous sommes à la fois acteurs et spectateurs. En témoigne la riche actualité récente, assombrie par un contexte guerrier.

Crédit Suisse trempe dans un nouveau scandale et est à nouveau pointé du doigt. Mais promis juré la banque n’a rien à se reprocher, elle ne recycle pas l’argent sale, n’investit plus depuis longtemps ni dans la pétrochimie ni dans l’armement.

L’énergie nucléaire revient en force, parée de nouvelles vertus vertes. C’est évidemment la solution pour bénéficier d’énergie propre à gogo. Et roulent les voitures, volent les avions, naviguent les porte-conteneurs. L’ennui c’est que flux et énergie à profusion, c’est à coup sûr de la pollution. L’illusion technique est la sœur de la pensée magique.

Durable, durable, du durable partout dans l’agriculture, les vêtements, la mobilité, le développement. Les prétendants au Grand Conseil en font un usage immodéré. La durabilité des discours est inversement proportionnelle à la frénésie des comportements. Nous avons déjà dépassé 5 des 9 limites planétaires et il paraîtrait que l’humanité a moins de dix ans pour réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre. Dix ans, cela laisse de la marge pour faire encore semblant d’agir. On aimerait que politiques et procureurs lisent les rapports des climatologues et des biologistes. Mais en ont-ils le temps, tout occupés qu’ils sont à taper sur la tête des lanceurs d’alerte?

Arnaud Janin, Saint-Légier (VD)

Opinions On nous écrit Votre lettre Société

Connexion