Édito

Proposition suffisante?

Proposition suffisante?
Le président français, Emmanuel Macron, et chancelier allemand, Olaf Scholz, se sont rencontrés le 17 décembre dernier. KEYSTONE
Suisse-UE 

Le Parti socialiste a publié mercredi une feuille de route en matière de politique européenne. Un plan en deux phases, avec une première étape courant jusqu’en 2027 et visant à stabiliser les relations entre l’Union européenne (UE) et la Suisse, et une seconde visant à pérenniser cette entente à partir de 2028.

Dans le marasme actuel à la suite de l’échec en mai dernier de l’accord-cadre, une telle initiative est sans doute bienvenue. Même si elle s’inscrit dans une certaine cacophonie liée à une vacance de ligne au sein du Conseil fédéral qui se montre incapable de proposer une piste viable.

Le monde patronal – qui voit les effets délétères de cette politique du vide en termes d’espèces sonnantes et trébuchantes – met la pression. Que la gauche donne de la voix est une nécessité. L’exclusion de la Suisse des programmes Erasmus+ et Horizon est largement aussi grave que les problèmes rencontrés sur l’équivalence boursière.

Mais on doit aussi admettre que cette feuille de route fait l’impasse sur certains points qui peuvent fâcher. Les accords sectoriels qu’il conviendrait de passer sur les marchés de la santé et de l’électricité n’augurent rien de bon. Et la question de la protection des conditions sociales est traitée de manière pour le moins elliptique. Quid du risque de dumping salarial?

Enfin, une partie de l’échéancier échappe totalement à la Suisse. L’arrivée au pouvoir en Allemagne d’une coalition nouvelle regroupant socialistes, libéraux et écologistes change la donne. Là où Angela Merkel était quelque peu isolationniste, on voit l’enclenchement d’un turbo, avec un axe franco-allemand très europhile. Il pourra certes être plus pragmatique; mais il risque aussi d’être plus impatient. La Suisse sera-t-elle à la hauteur? Il faudra en tous les cas plus qu’une feuille de route pétrie de bonnes intentions.

Opinions Édito Philippe Bach Suisse-UE 

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