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Solidarités urbaines

Le collectif «Quartier Libre», qui a occupé il y a plus d’un mois des jardins et deux bâtiments voués à la destruction par un projet immobilier à Clendy-Dessous, souhaite faire part de son expérience.
Société

Aux abords du Quartier Libre d’Yverdon-les-Bains, c’est une atmosphère nouvelle qui plane depuis un mois déjà: allers et venues des voisines, des habitantes et des curieuses dans les lieux communs, discussions, partages, et agitation autour de la toute nouvelle épicerie gratuite, de la bibliothèque, des plates-bandes.

En causant avec les voisines, on parle de ces besoins. Un voisin dit «merci de s’intéresser enfin à nous», ou encore «les enfants pouvaient jouer sur cette parcelle avant qu’elle ne soit rachetée, maintenant on a plus le droit et il y a pas d’endroit là autour où ils peuvent jouer». Certaines voisines racontent que les oppositions au projet envoyées n’ont pas reçu de retour et qu’«elles ne croient plus à la politique». On entend même de la part de locataires qu’elles ont reçu très récemment l’information qu’elles allaient devoir partir, alors que le projet est depuis longtemps bien avancé. Le Quartier Libre est donc une réjouissance partagée, qui a un sens et un impact social pour les voisines et des locataires.

De toutes ces rencontres naissent des formes de solidarités particulières au quartier et aux habitantes: circuits gratuits d’aliments, d’habits, ateliers de transmission de savoir, repas populaires plusieurs fois par semaine, assemblée du quartier et des environs, partage des toits communs contre le froid et la nuit. Les précarités matérielles et sociales éclipsées par les politiques en place ne sont plus des hontes à Clendy-Dessous, elles sont devenues de bonnes raisons de se rencontrer.

Collectif quartier libre

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