Il y a des années, et même des décennies, que les infirmières et infirmiers demandent que leurs conditions de travail soient considérées – et donc honorées – à leur juste valeur. Le fait est que, jusqu’ici elles/ils n’ont guère reçu que des quantités des félicitations pour leur dévouement, bouquets de fleurs et applaudissements au début de la ­pandémie.

Outre les arguments qu’ils présentent publiquement, les opposants craignent surtout que la revalorisation du travail infirmier coûte cher au système de santé. Trop cher…? Oui, la santé coûte et les salaires et revenus constituent une partie majeure des budgets. Mais il convient de se souvenir de certains coûts où les efforts de maîtrise ne sont pas à la hauteur des soucis. Par exemple, récemment, des évaluations par des organes compétents ont à nouveau mis le doigt sur d’importantes surfacturations; phénomène connu de longue date – qui n’est en rien le fait des infirmier·ères – vis-à vis duquel des contrôles plus suivis et plus efficaces sont indispensables; on les attend.

Un tiers environ du personnel infirmier présente des symptômes d’épuisement professionnel, de dépression ou de troubles anxieux, le stress est omniprésent. Je soutiens les démarches de ce corps professionnel qu’on porte aux nues, mais qui jusqu’ici a surtout vécu des déconvenues sur le plan politique, sous l’influence de divers lobbys. On ne peut que comprendre qu’il dise «Un peu moins de paroles, plus de soutien concret». Je voterai oui à l’initiative.

Dr Jean Martin,
Echandens (VD)