L’article du 21 octobre est illustré d’une photo de travailleuses et travailleurs agricoles en pleine récolte, couché·e·s dans une position certainement pas très confortable. L’ironie consiste dans le fait que ces personnes ne bénéficient pas du salaire minimum et ceci dans aucun canton qui l’a instauré à ce jour. Aussi nécessaire et utile que soit le salaire minimum, tous les cantons où il a été mis en place prévoient des exceptions pour cette catégorie de salarié·e·s. Par exemple à Genève, alors que le salaire minimum est de 23.14 francs en 2021, le salaire horaire est de 17.50 (-25%) dans l’agriculture en vertu du contrat type de travail, salaire auquel il peut être dérogé (vers le bas comme vers le haut) par accord mutuel! A Neuchâtel il est de 19.90 francs pour 2021 et pour le travail agricole de 16.92 francs (-15%), etc.
Il y a donc deux poids, deux mesures. Comment expliquer cette discrimination qui touche principalement les travailleuses et travailleurs migrants et saisonniers, quelle valeur donne-t-on à un dur travail, essentiel pour le bien-être de la population?

Philippe Sauvin, Genève