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Ils abandonnent le navire

Sylvio Le Blanc regrette le départ forcé et inéluctable des Afghans les plus progressistes après la prise de pouvoir des talibans.
Afghanistan

Concernant l’Afghanistan, c’est le ­professeur de l’université de Sherbrooke Sami Aoun qui a raison: «On extrait de leur pays des Afghans initiés aux valeurs de la démocratie, au mode de vie occidental et attachés aux ­principes civiques. Tout cela aura des conséquences sur la résistance contre les vues obscurantistes des ­talibans.»

Les meilleurs éléments sortent du pays au lieu de rester et d’aller rejoindre dans la vallée du Panchir le Front national de résistance, notamment emmené par Ahmad Massoud, le fils du célèbre commandant Ahmed Shah Massoud, opposé aux talibans et assassiné le 9 septembre 2001, deux jours avant les attentats du 11-Septembre. Les talibans l’ont fait assassiner parce qu’ils craignaient que l’armée étasunienne en fasse une puissante tête de pont à la suite des attentats. Mais au lieu de s’appuyer sur les forces vives de la résistance afghane, les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont plutôt décidé d’envahir le pays, suscitant l’indignation d’une bonne partie de la population.

Vingt ans plus tard, après 2000 milliards de dollars dépensés en pure perte, l’Afghanistan se retrouve à la case départ en perdant ses forces progressistes.

Sylvio Le Blanc, Montréal

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