Dans sa dernière chronique, le lundi 19 juillet, M. Michel Bühler lance une énième diatribe contre les éoliennes, c’est son droit, mais aussi contre le Tribunal fédéral qui, pour ne pas s’aligner sur La Tuile et Vigousse, discrédite la justice.

Les magistrats ont sans doute consulté ces deux références, mais ils n’ont pas oublié que le 21 mai 2017 le peuple a approuvé la Stratégie énergétique 2050. Et ils ont aussi pris en compte les faits suivants: en Angleterre et au Danemark, les éoliennes fournissent jusqu’à 50% de l’électricité, en Espagne près de 30% et en Autriche déjà 12%. En Allemagne, partant des performances des nombreuses installations réparties dans tout le pays, une simulation grandeur nature a été menée. Les résultats montrent qu’il est possible d’alimenter le pays de façon stable et fiable par un parc de générateurs d’électricité fonctionnant en mode aléatoire: éoliennes, solaires, barrages, centrales biogaz (site: Kombikraftwerk2). L’éolien est nécessaire pour éliminer les émissions de CO2 et remplacer le nucléaire en Europe.

Personne ne prétend que quatre éoliennes à Sainte-Croix vont assurer la relève des quatre centrales nucléaires en activité, mais l’avantage de ces turbines est de produire aussi, et surtout en hiver et la nuit, quand les panneaux photovoltaïques sont au repos. Pourquoi le Jura, Sainte-Croix ou d’autres sites, devraient-ils faire exception? Une fois encore la Suisse devrait délocaliser les nuisances (ou ce qui est perçu comme telles) et profiter des autres. Déjà plus de 1000 éoliennes ont été implantées à l’étranger par nos fournisseurs locaux pour nous approvisionner.

Dans son prochain article M. Michel Bühler nous annoncera-t-il qu’il préconise l’installation de centrales à gaz, que Poutine se fera un plaisir de nous vendre, ou qu’il se rallie à la proposition de Mme Martullo-Blocher pour relancer le nucléaire ou, plus cohérent, qu’il ­renonce à l’électricité?

Marc Ribeaud,
Delémont