L’augmentation de l’âge de la retraite des femmes revient sur le devant de la scène. Le parlement fédéral va empoigner la réforme du régime de prévoyance avec le projet de faire travailler les femmes jusqu’à 65 ans, comme les hommes. Soit des économies réalisées sur le dos des premières pour un montant de 1,4 milliard de francs. Une perte des rentes à venir que l’Union syndicale suisse évalue à 1200 francs par an par. Ceci alors que les rentes des femmes sont de 30% inférieures en moyenne à celle des hommes.

Un compromis entre partenaires sociaux avait été proposé pour faire passer l’amère pilule. Notamment en prévoyant un régime transitoire pour les femmes proches de l’âge de la retraite. Cet arrangement vient d’être détricoté en commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats en rabotant les quelques compensations accordées par le camp patronal. La possibilité de prendre une retraite anticipée, évoquée dans ce projet, a par exemple été relevée de 62 à 63 ans.

La pression s’est encore accrue lundi via un opportun sondage cherchant à peser sur les débats. En clair: une pression est mise sur les syndicats pour qu’ils lâchent – entièrement ou en partie – les quelques mesures qu’ils avaient obtenues.

Une mauvaise nouvelle? Voire. Cela montre surtout le vrai visage de la majorité bourgeoise aux Chambres. Pour elle, l’édifice de prévoyance est une charge, pas une richesse. Elle n’aura de cesse de s’y attaquer: après l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, c’est probablement à une généralisation de la retraite à 67 ans pour toutes et tous qu’il faudra s’attendre. Du coup, la question de savoir si le jeu en vaut encore la chandelle et si le compromis entre partenaires sociaux mérite d’être défendu comme il l’est encore se pose.