Dans un cadre qui évoque le paysage d’un jeu vidéo, Trân Tran propose une création partiellement improvisée. Inspiré du stand up du même nom créé en 2003 par l’humoriste américaine Ellen DeGeneres, le spectacle dénonce les discriminations liées au genre et à la sexualité. Avec un écran géant en fond de scène, des cartons disposés côté cour, une voix off et une comédienne en complet noir matérialisant sa propre ombre, Trân Tran, propose un spectacle dans lequel le spectateur est sollicité pour choisir les scènes qu’il veut voir représenter: son mode de jeu.

Sur la base d’une question soulevée d’emblée – «Pourquoi êtes-vous venus voir cette pièce ce soir?» –, le public choisit des réponses parmi celles qui lui sont proposées sur l’écran: «pour être surpris», «pour prendre le contrôle»… Chaque réponse donne lieu à une petite scène, jouée tantôt par la comédienne dans une zone centrale délimitée, tantôt par son ombre. Le plus souvent, les projecteurs restent allumés dans la salle, ouvrant le quatrième mur et invitant le public à un investissement de plus en plus actif.

A travers ces séquences, qui durent parfois quelques secondes seulement, la comédienne insère des réflexions sur la condition féminine et caricature la culture populaire et artistique de ces dernières années, avant de revenir explicitement en fin de spectacle sur le projet qu’elle a voulu défendre avec ce dispositif. Si le spectacle fait surtout rire, il émeut aussi parfois. Pourquoi sommes-nous venus ce soir? La réponse finit par s’imposer d’elle-même: pour passer un merveilleux instant de joie et de détente.