Édito

Agir avant de boire la tasse

Pandémie

Elle est là. La deuxième vague de Covid-19 déferle sur Genève avec une régularité que l’on aurait souhaitée moins métronomique. Le coronavirus rejoue à l’accord près la partition de ce printemps: l’évolution des cas, observée depuis le mois de septembre déjà, se traduit désormais par une hausse significative des hospitalisations. Les soins intensifs se remplissent à leur tour, prédisant de funestes lendemains.

Plus de 200 personnes hospitalisées, comptabilisent ce jour les HUG. A force d’en souper, ces chiffres ne nous disent plus rien. Comme si la lassitude occultait les terribles corollaires de cette annonce. Attendrons-nous que la litanie des intubés et des morts reprenne pour nous réveiller? Il sera déjà trop tard. L’expérience de la première vague le prouve. Moins de deux semaines après avoir franchi le cap des 200 hospitalisations, les soins intensifs connaissaient leur occupation record de 67 patients covid. Puis, le nombre de décès s’est emballé.

Il y a quelque chose de décourageant dans cette course-poursuite où l’ennemi semble toujours avoir une longueur d’avance. Le gouvernement genevois crie à l’urgence, mais attend une coordination romande voire nationale pour faire entrer en vigueur un nouveau bloc de mesures. Il ne veut pas payer seul une facture qui s’annonce salée. Car il faudra plus que des promesses pour éponger les dommages collatéraux de cette crise.

Et si nous reprenions en main ce destin collectif? La chanson est connue: appliquer les mesures de protection sanitaire de base autant que faire se peut, privilégier le télétravail lorsqu’il est possible, réduire nos interactions sociales. Nous pouvons attendre de nous faire imposer ces mesures – car il ne fait pas de doute que la prochaine salve gouvernementale le fera. Nous pouvons aussi adapter nos comportements dès aujourd’hui et espérer éviter la surcharge des hôpitaux qui guette. Faire le choix de la solidarité. Pas que pour les seniors. Mais pour les personnes de tous âges qui ne survivraient pas sans soins. Pour les travailleuses et travailleurs dont l’emploi ne résistera pas à un second confinement. Pour les soignantes et soignants qui méritent plus que nos applaudissements. Et pour qu’aucun de nos proches ne meure sans qu’on ne puisse lui tenir la main.

Opinions Édito Maude Jaquet Pandémie Covid-19 Coronavirus

Connexion