La votation du 27 septembre sur la libre circulation est un enjeu majeur. De ce scrutin sur l’initiative de l’UDC dite de limitation dépendent des mesures d’accompagnement visant à prévenir la sous-enchère salariale. Aucun doute aux yeux des syndicats: il faut voter non pour préserver les conditions de travail. Mais il y a un mais. La protection actuelle des travailleuses et travailleurs n’est pas suffisante et la peur, induite par cette insécurité, rend la rhétorique xénophobe udéciste engageante pour certains.

Cette peur se comprend. Gauche et syndicats dénoncent les salaires insuffisants, l’externalisation des services dans des conditions toujours plus stressantes et le détricotage du filet social. Cela alors que la productivité des salarié-es augmente… Mais les bénéfices finissent dans des poches plus haut placées.

La réponse de l’UDC à la peur qu’elle participe à instaurer – par exemple en lançant un référendum contre une rente-pont destinée à préserver les plus de 60 ans de l’aide sociale –, c’est la fermeture des frontières. Qui fera une belle jambe aux travailleur et travailleuses précaires gagnant moins de 20 francs de l’heure! La réponse de la gauche réside dans des salaires minimaux, la protection contre les licenciements abusifs, une surveillance accrue des patrons véreux. Autant de mesures qui se heurtent aux lobbys économiques, qu’on sait puissants à Berne et qui ont intérêt à miser sur le dumping pour maximiser leurs profits.

Une politique dont on paie aujourd’hui le prix. La victoire devrait être assurée, si l’on additionnait toutes les forces politiques hors UDC. Pourtant, la crainte d’un scénario similaire au 9 février 2014 est forte. Les arguments de la machine économique n’avaient pas porté et l’UDC avait emporté 50,3% des voix. Sur le plan social, peu de choses ont bougé depuis et preuve est faite qu’à force de compromis, les faîtières syndicales obtiennent peu de gains pour finir sous la pression ultralibérale. Le front uni affiché à gauche devra donc perdurer. Pour gagner le 27 septembre, et surtout pour améliorer significativement les conditions de travail à long terme.