Et le partenariat social?
Dans notre pays, l’organisation de l’activité professionnelle est très largement le fruit d’accords entre partenaires sociaux; la paix du travail résulte depuis 1937 d’une volonté partagée par les organisations salariales et patronales de favoriser aussi bien la prospérité qu’une répartition juste des fruits de celle-ci. 581 conventions collectives (203 d’associations, 378 d’entreprises) régissent ainsi le statut et l’activité de 1 913 000 salariés (Office fédéral des statistiques, juin 2020).
Pourtant, pour les partisans de l’initiative pour un salaire minimum, si les partenaires sociaux n’ont pas, ou pas encore, mis en place de salaire minimum, ou que celui-ci ne se situe pas au niveau souhaité, c’est à l’Etat d’intervenir. L’Etat saurait mieux que les partenaires sociaux et devrait imposer un salaire minimum sans avoir à se préoccuper des conséquences pour les entreprises et par conséquent le maintien des emplois. Du haut de ses 18 milliards de dettes et engagements, le canton de Genève serait légitime à imposer une augmentation du coût du travail et un renchérissement des produits et services en résultant. Non merci! Laissons aux organisations qui connaissent la réalité du terrain la place qui leur revient et disons non à une initiative qui ignore le partenariat social.
Bertrand Reich, Genève