On nous écrit

Ne pas retourner à l’anormal

Pierre Aguet avance des propositions pour penser notre avenir.
Société

Les présidents(tes) d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse ont plaidé dans le journal 24Heures pour ne pas retourner, après cette pandémie, à la société anormale qui fonce dans le mur. Que des généralités. Que l’on nous propose du concret s’il vous plaît, par exemple:

1) Comme dans les pays du Nord, la moitié de tous nos conseils d’administration seront élus par le personnel: les entreprises mettront moins d’argent pour enfumer l’opinion publique et la démocratie redeviendra crédible: les multinationales avouent dépenser 8 millions de francs pour rester irresponsables. Hauts salaires décents. Corruption diminuée.

2) Comme en Norvège et en Allemagne, ramenons le temps de travail à 30 heures par semaine. Avec moins de poubelles, la croissance sera qualitative. Rifkin et Rocard analysaient déjà La fin du travail en 1996. Et donc moins de chômage.

3) Dans un couple, l’un travaillera le matin, l’autre l’après-midi, à raison de 6 heures par jour, de 7 à 13 ou de 13 à 19 heures. Cette modification proposée au Conseil national en 1994 (Des 3/8 aux 4/6) équilibrera la répartition des tâches ménagères, cassera le plafond de verre et équilibrera les salaires femmes/hommes.

4) Aucune rémunération mensuelle ne sera au-dessous de 4000 francs et sera indexée.

5) A côté du PIB, l’administration calculera le Bonheur national brut.

6) Comme les USA pendant quarante ans, jusqu’en 1980, la progression de l’impôt sur les revenus montera jusqu’à 80% à partir d’un million.

7) Les échanges avec les institutions des paradis fiscaux ne seront admis qu’avec l’autorisation des autorités ­fiscales.

Sans compte la protection de l’environnement qui est évidemment essentielle

Pierre Aguet,
Vevey (VD)

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