On nous écrit

Un risque de dérive

Paolo Naclerio réagit à une page Focus du 17 juillet qui fait partie de la série «Sur un piédestal».
Racisme

Je me permets de réagir à un passage de cet article qui, selon moi, illustre assez bien le risque d’une dérive autour de cette question des vestiges du passé et du racisme en général.

L’auteur, M. Meyer, relève la présence d’une sculpture représentant la tête d’une femme noire sur une bâtisse de Saint-Gall. Je le cite: «Là encore, une sculpture qui exacerbe les stéréotypes: nez épaté, lèvres boursoufflées, boucles d’oreilles.».

Donc aujourd’hui, où l’idéologie de la bien-pensance semble avoir pris le dessus sur la réalité, représenter une femme africaine avec les traits caractéristiques d’une bonne partie des femmes africaines deviendrait une forme de racisme?

Le racisme ne se trouve-t-il pas plutôt dans le regard de celui qui a l’air de juger infâmant, ou à tout le moins dérangeant, ces particularités physiques?
L’acteur américain Morgan Friemann, à qui un journaliste demandait comment faire pour lutter contre racisme, a répondu: «Arrêtez d’en parler! Cessez de vous adresser à moi en tant qu’homme noir, et moi je vais cesser de m’adresser à vous en tant qu’homme blanc!».

Dans la même ligne, rappelons que Martin Luther King, dans son fameux discours, rêvait d’un monde où les hommes ne seraient plus jugés selon la couleur de leur peau, mais selon leurs qualités morales. Arrêtons de dresser les gens les uns contre les autres. L’histoire nous apprend que les esclavagistes blancs rachetaient aussi des esclaves à des marchands esclavagistes noirs ou arabes. En réalité, la recherche du profit et le mépris de l’humain n’a pas qu’une couleur de peau!

Paolo Naclerio,
Morges

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