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Eradiquer la culture du crachat

Si la pratique est amendable, l’acte de cracher en public fait rarement l’objet de sanction. Alors que son interdiction est absente de la liste des gestes barrières édictée par la Confédération, Ana Barciela et Laurence Corpataux relèvent que la pandémie a «fait de cette incivilité un réel enjeu de société».
Société

Depuis des semaines, la majorité de la population a adopté les mesures de prévention contre le Covid-19 diffusées à grande échelle. Cependant, les experts ont oublié un geste simple et banalisé: éviter de cracher par terre. Ainsi, ce geste fondamental pour l’éviction du virus ne fait pas partie de nos réflexes anti-Covid-19, faute d’une recommandation générale.

Le crachat est un nid de germes propulsé dans l’air. C’est un macro-postillon, dont la charge virale potentielle est très importante. C’est donc un vecteur de propagation de maladies à grande échelle comme la pandémie que nous vivons actuellement. N’oublions pas que l’une des mesures phares pour éviter la propagation de la tuberculose a été d’éradiquer la culture du crachat.

Si expectorer est un acte libérateur, un rite de certains milieux tel que le milieu sportif, ce n’est aucunement une nécessité physiologique. Des personnes ressentent cet automatisme de cracher en public comme un acte sans gêne, une marque de mépris, voire une insulte. En Suisse et en France, cette pratique est amendable. La sanction est cependant rare. Des trottoirs, des lieux publics deviennent des nids à microbes que l’on transporte d’un lieu à l’autre lors de nos déplacements journaliers.

En ce temps de pandémie, agir rapidement contre cette incivilité est donc un réel enjeu de société. Pour cela, faut-il remettre au goût du jour les campagnes de prévention anti-crachats d’antan? Réhabiliter les panneaux «interdiction de cracher par terre»?

Inciter la population à apprendre ce nouveau geste barrière est d’importance car plus le nombre de personnes ayant conscience de la gravité d’expectorer en public est grande, plus il sera facile de le supprimer, ensemble, pour le bien de tous et toutes.

En tant que garant du bien commun, il est essentiel que l’Etat veille à la protection de la population. Par la même, il doit prendre rapidement des mesures de prévention, telles des campagnes d’affichage pour contrer durablement ce comportement dommageable pour la santé de chacune et chacun.

Nos deux invitées sont coprésidentes du Groupe de travail santé-social des Vert-e-s genevois-es.

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