Édito

Effet climat, effet femmes

Effet climat, effet femmes
La Verte Frédérique Perler est arrivée en 3e position lors du premier tour à l'exécutif de la Ville de Genève. JPDS
Elections municipales

Les élections municipales genevoises de ce week-end ont vu une forte progression de la gauche. En Ville de Genève, d’abord, puisque le délibératif retrouve une majorité rose-rouge-vert avec 44 sièges sur 80. Plusieurs autres communes basculent aussi dans le camp de la gauche: Carouge, Onex, Lancy et Chêne-Bourg. Une tendance que l’on retrouve au niveau des exécutifs, puisque socialistes et verts placent des élus au premier tour – avec donc une majorité absolue – dans un nombre respectable de communes. Par exemple, Onex, Vernier, Meyrin, Carouge ou Lancy.

Comme pour les élections nationales, un double effet – climat et femmes – semble bien avoir joué. Ainsi, en Ville de Genève, les Verts progressent de dix sièges. Il est vrai qu’ils partaient de loin. Mais avec dix-huit élus, ils font plus que dépasser leur niveau historique de 2007 (quinze sièges) et font quasi jeu égal avec le PS. Cette progression semble se faire sur de nouvelles terres électorales: elle ne se réalise pas au détriment du Parti socialiste. Et un effet femmes semble bien avoir joué si l’on considère les résultats nominatifs.

Deuxième facteur, en négatif celui-là, la droite a peiné à convaincre. La poussée des Vert’libéraux montre que l’effet climat frappe aussi le bloc bourgeois et que celui-ci est sanctionné par ses électeurs pour son manque patent de crédibilité sur ce dernier. Et, surtout, le MCG recule fortement, même si l’UDC récupère une partie de ce vote populiste. Le PLR reste plombé par l’affaire Maudet. Enfin, le PDC demeure victime d’une certaine érosion.

Le deuxième tour sera l’occasion de tester la solidité de l’Entente. La tentation pour le PLR de s’allier à la droite populiste est toujours présente. La petite forme du PDC, qui lorgne de surcroît du côté des Vert’libéraux, peut aussi participer de ce progressif émiettement de la traditionnelle alliance bourgeoise.

Enfin, les divisions de l’Alternative vont aussi peser dans ces calculs tactiques. PS et Verts sont très tentés par une opération de prédation sur le siège d’Ensemble à gauche en Ville de Genève. La gauche radicale paierait ainsi cash ses divisions internes. Reste que cet électorat peut aussi sanctionner la voracité des ex-alliés, refuser de voter utile et, partant, contribuer à faire basculer un second siège à droite. Le risque de l’autogoal point, sans oublier que cela constituera une sacrée entaille dans l’unité d’action de l’alliance rose-rouge-vert.

Opinions Régions Édito Genève Philippe Bach Elections municipales

Dossier Complet

Elections municipales genevoises des 15 mars et 5 avril 2020

mercredi 11 mars 2020
Retrouvez ici nos articles sur les élections municipales du 15 mars et le second tour des élections aux conseils administratifs du 5 avril 2020.

Connexion