Édito

Un second tour identique au premier

Un second tour identique au premier
KEYSTONE
Elections municipales

A Genève, malgré la crise du coronavirus, les électeurs doivent désigner dimanche les exécutifs dans 21 communes sur 45. Le vote aux urnes a été annulé et les citoyens ont jusqu’à ce mercredi pour poster leur enveloppe. Ils pourront encore la déposer directement au Service des votations dans les jours qui suivent. Les résultats seront connus mardi soir seulement.

En Ville de Genève, le second tour semble une répétition du premier puisqu’aucune nouvelle alliance n’a été scellée et que peu de candidats se sont retirés (4 sur 16). A droite, le PLR, le MCG et l’UDC voulaient constituer un bloc de toute la droite pour permettre à cette dernière de conquérir un deuxième siège. Refus des Vert’libéraux et surtout du PDC. Après l’expérience peu concluante de la plateforme de la droite élargie formée il y a cinq ans, les démocrates-chrétiens refusent de brader à nouveau leurs valeurs en s’alliant avec le MCG et l’UDC, si éloignés d’eux sur les questions de migration, d’égalité ou encore de mobilité. Et tant pis pour l’arithmétique électorale.

A l’arrivée, le chacun pour soi prévaut pour se disputer le cinquième siège laissé comme une miette par le ticket gagnant rose-vert, emportant l’Entente bourgeoise (PLR-PDC). Mais pouvait-il en être autrement? Au Conseil municipal, les désaccords entre ces deux formations étaient toujours plus manifestes. Alors que le PDC s’est gauchisé sur les questions de mobilité, le PLR n’a rien à envier au MCG et à l’UDC dès que le mot vélo est prononcé ou qu’un sujet féministe ou de solidarité internationale est débattu.

En outre, les profils du candidat PLR, Simon Brandt, et de la PDC Marie Barbey-Chappuis sont opposés: l’une incarne le respect des institutions et du pouvoir établi, donnant des gages à gauche comme à droite, l’autre tire tous azimuts sur l’exécutif actuel, promet un grand bol d’air et cherche à faire oublier qu’il était un lieutenant de Pierre Maudet. Ils ont tenté ensemble de couper 50 millions dans les caisses publiques, mais sont maintenant à couteaux tirés dans la course à l’exécutif.

La gauche, elle, n’a pas payé la facture de l’affaire des notes de frais. Le ticket des socialistes et des Verts a caracolé en tête le 15 mars. De quoi lâcher la gauche radicale, sans laquelle le camp progressiste n’a pourtant pas de majorité au Conseil municipal. Les vainqueurs peuvent d’autant mieux se permettre cette arrogance que l’extrême gauche lui a fourni le prétexte sur un plateau en partant divisée au combat. L’art du suicide et des luttes intestines a un prix: un net recul au délibératif et la probable perte du siège gouvernemental occupé jusqu’ici par Rémy Pagani.

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Elections municipales genevoises des 15 mars et 5 avril 2020

mercredi 11 mars 2020
Retrouvez ici nos articles sur les élections municipales du 15 mars et le second tour des élections aux conseils administratifs du 5 avril 2020.

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