Que serait Le Courrier sans ses lecteurs?
L’objectif que Le Courrier s’était fixé a été dépassé! La souscription 2019, qui nous permet de boucler nos comptes dans des conditions acceptables, a rapporté très exactement 320 455 francs.
Un grand merci à nos lecteurs et lectrices s’impose. Ils et elles montrent chaque année qu’un modèle économique alternatif dans une industrie de la presse sinistrée est viable et plus solide qu’il n’y paraît, qu’une information différente est possible et même souhaitée.
Mais l’année qui a commencé sera compliquée. La moindre dépendance du Courrier à la publicité, qui ne représente que 20% de notre chiffre d’affaires, fait que nous avons moins souffert que d’autres de la prédation des GAFA (Google, Amazone, Facebook). Mais, sur le long terme, la révolution internet et le processus de concentration des outils de production qu’elle implique frappent aussi notre journal. Les grands groupes, en se livrant une guerre féroce avec des journaux entièrement payés par la publicité, ont donné de mauvaises habitudes aux lecteurs et cannibalisé la base économique de cette industrie.
Le Courrier ne peut pas rester à l’écart des nouvelles habitudes de lecture. Il le sait. Il s’y adapte déjà, ne serait-ce qu’en assurant une présence nourrie sur internet par sa rédaction web. Et il devra évoluer. Pour ce faire, un vaste chantier a été lancé par l’équipe et son organe éditeur, la Nouvelle Association du Courrier, pour se projeter dans le moyen terme: que sera Le Courrier dans cinq ans, qu’attendront nos lecteurs, comment nous liront-ils? Vaste question. Pour tracer des pistes, ceux-ci seront aussi sollicités. Via notre Association des lecteurs (ALC) et en répondant à un sondage que nous allons leur soumettre prochainement.
Le Courrier est dans une phase de transition. Mais il l’a toujours été. Y compris dans son fonctionnement interne. La rédaction en chef sortante formée par Laura Drompt et Gustavo Kuhn est arrivée au terme de son mandat de trois ans. Que tous deux soient ici remercié-e-s pour le travail accompli et le chemin parcouru.
Une prospection s’est amorcée pour trouver à l’interne une nouvelle équipe et un nouveau projet. En attendant, avantage du modèle très horizontal du Courrier, deux anciens corédacteurs en chef, Philippe Bach et Benito Perez, assument cette charge à titre intérimaire.
Bref, l’année 2020 sera chargée. Mais c’est ce qui fait aussi tout le sel de l’aventure du Courrier.