Combattre la violence réelle
«Espèce de pédé», «sale gouine», «vieux travelos»… ces mots existent. Dans l’espace public, le soir, la nuit, mais aussi au travail, la journée. Ils marquent l’esprit et frappent le corps. Pour lutter contre ces discriminations au quotidien, étendre la norme antiraciste à la protection de l’orientation sexuelle est un signal fort et plaide en faveur du «oui» le 9 février.
La population est invitée à voter sur l’extension de la norme antiraciste du code pénal aux discriminations basées sur l’orientation sexuelle. Acceptée par la majorité du parlement et le Conseil fédéral, cette avancée majeure dans la protection des minorités a été attaquée par l’Union démocratique fédérale et les Jeunes UDC. On vote donc là-dessus.
Il ne s’agit pas d’attaquer la liberté d’opinion, mais l’appel public à la haine ou les discriminations contre les personnes homosexuelles ou bisexuelles. Verbales ou physiques, les agressions basées sur la façon d’être et d’aimer existent. A Neuchâtel par exemple, deux homosexuels sont roués de coups: traumatisme crânien, dents cassées, perte de connaissance. A Genève, un médecin affirmait pouvoir soigner cette «maladie». A Coire, un hiérarque ecclésiastique avait relié l’homosexualité aux abus sexuels commis au sein du clergé américain. La liste s’allonge…
Malheureusement, le droit actuel ne permet pas de punir ces actions correctement. Il s’agit donc de poser des mots et d’agir vraiment pour mieux protéger les victimes. A ceux qui prétextent une défense de la liberté d’expression, il faut rappeler que l’homophobie est une position pouvant légitimer les pires violences physiques et même mortelles. C’est bien devant la loi et face aux tribunaux que ces agressions doivent être traitées.
Tout-e-s ensemble, continuons à lutter contre les discriminations, les préjugés, les violences contre la différence et faisons triompher toutes les identités, toutes les manières d’aimer et d’exister. Votons «oui» le 9 février.
Olivier Gurtner et Catherine Thobellem,
coprésident-e-s du Festival du film LGBTIQ «Everybody’s Perfect», Genève