Fin d’une hégémonie?
Dernière ligne droite avant les élections fédérales de ce week-end. Le taux de participation devrait, au vu des votes anticipés déjà engrangés, s’inscrire dans une moyenne haute. Difficile de savoir s’il s’agit d’une bonne nouvelle, en l’occurrence la traduction d’une mobilisation des jeunes et des femmes à la suite des grèves climatiques et de celle du 14 juin. En effet, la progression de la participation est une constante depuis 1995.
Verra-t-on une poussée des Verts, dopés par le mouvement mondial demandant une action résolue contre les émissions toujours croissantes des gaz à effet de serre? Et dans ce cas, où prendront-ils leurs voix, au bloc bourgeois ou sur l’allié rose qui a été à la peine sur des scrutins importants et s’est retrouvé en porte-à-faux avec une partie de sa base en passant des compromis douteux sur le relèvement de l’âge de la retraite des femmes ou sur la question des baisses d’impôts pour les grosses entreprises?
Deuxième inconnue: une partie de l’électorat bourgeois va-t-il migrer vers des formations de gauche pour rompre avec le productivisme des formations de droite? Celles-ci n’ont pas vu venir la question climatique et se sont parfois réfugiées dans des positions climato-négationnistes. Elles se retrouvent bien démunies aujourd’hui et leur nouvelle conscience écologique tient davantage du replâtrage que d’un vrai aggiornamento idéologique.
En 2015, le Parti libéral-radical et l’Union démocratique du centre (avec quelques voix éparses d’extrême droite) avaient obtenu une majorité absolue à la Chambre basse; le Conseil des Etats était ainsi passé de bastion réactionnaire à contre-pouvoir presque raisonnable.
Cela pourrait au moins être l’une des vertus de ce scrutin: mettre fin à cette alliance entre la droite bourgeoise classique et une extrême droite en perte de vitesse, qui n’a pas su imposer ses thèmes habituels nauséabonds dans la campagne. Une incitation plus que suffisante pour se rendre aux urnes dimanche.