Édito

Fuite en avant électoraliste

Fuite en avant électoraliste
Le premier ministre Benjamin Netanyahou lors de l'annonce de son projet d'annexion le 10 septembre dernier. KEYSTONE
Israël-Palestine 

Après le déplacement de l’ambassade étasunienne à Jérusalem, la reconnaissance de cette ville comme capitale d’Israël par les Etats-Unis de Donald Trump, et celle de l’annexion du plateau du Golan, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, se sent pousser des ailes. Il a promis mardi d’annexer la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée, s’il remporte les législatives du 17 septembre.

Au coude à coude avec Benny Gantz, chef de file du parti centriste Bleu Blanc, M. Netanyahou poursuit sa fuite en avant extrémiste pour se maintenir au pouvoir, en cherchant à rassembler les voix de l’extrême droite et des colons. Le mouvement israélien de gauche La Paix maintenant a dénoncé un «stratagème électoral» de la part d’un premier ministre «noyé jusqu’au cou dans de graves affaires de corruption». Pour assurer son immunité et sa survie politique, l’homme ne craint pas de risquer un conflit sanglant continu et l’effondrement de toute chance de paix, se désespère le mouvement pacifiste.

Car une annexion tuerait toute perspective d’une solution à deux Etats, déjà très illusoire, en décrétant l’occupation de la vallée du Jourdain permanente, elle qui comprend environ un tiers de la Cisjordanie. Alors que la colonisation s’est accélérée sous Netanyahou, une annexion, en violation crasse du droit international, serait une nouvelle démonstration du rapport de force en faveur de l’Etat hébreu.

Un Etat rarement autant décomplexé en raison du soutien aveugle du grand frère étasunien. Le silence assourdissant des puissances européennes – on ne parle même pas de la Suisse – en dit long sur l’abandon du peuple palestinien, réduit à voir ses terres confisquées. Coupable, la communauté internationale voit le projet d’un «grand Israël» se réaliser peu à peu sous ses yeux, sans rien faire, tandis que la Palestine se réduit comme peau de chagrin sur la carte du monde.

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