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Des abonnés en cadeau d’anniversaire

L’impact des 150 ans du Courrier en termes d’abonnements est très positif: au 31 décembre 2018, le journal comptait 8502 abonnés, soit 240 de plus que l’année précédente, sans compter la centaine d’essais en cours à cette date. Bilan.
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Le 150e anniversaire du "Courrier" a permis au journal d’améliorer sa visibilité auprès du grand public et de renforcer son rôle fondamental dans le paysage médiatique romand en tant que quotidien indépendant. KEYSTONE
Le Courrier

Le 150e anniversaire du Courrier a permis au journal d’améliorer sa visibilité auprès du grand public et de renforcer son rôle fondamental dans le paysage médiatique romand en tant que quotidien indépendant. Le réseau de partenaires institutionnels et de personnes relais, comme les abonné-e-s et les bénévoles, a été étendu. Les nombreux événements organisés durant ce jubilé ont permis de créer de nouveaux liens sociaux autour du journal, sans oublier son aspect festif, immense source de plaisir.

L’impact de cet anniversaire en termes d’abonnements est très positif: au 31 décembre 2018, Le Courrier comptait 8502 abonnés, soit 240 de plus que l’année précédente, sans compter la centaine d’essais en cours à cette date. Cette hausse n’est pas exclusivement due aux nouveaux abonnements, mais aussi à une baisse des résiliations. La visibilité accrue du Courrier pour son cent cinquantième anniversaire a encouragé certain-e-s abonné-e-s à ne pas quitter le navire. Rappelons que les nouveaux abonnements porteront principalement leurs fruits en 2019, d’un point de vue comptable.

Les frais engagés pour les célébrations des 150 ans ont été financés en grande partie par les dons de la Loterie romande, d’une fondation privée genevoise et de la Ville de Genève. D’autres villes et villages ont apporté leur contribution par des soutiens en espèces ou en nature. Merci à eux, à nos lectrices et lecteurs, et aux bénévoles sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.

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Comptes 2018 rouges malgré tout

Les comptes 2018 présentent un résultat très proche de celui prévu dans le budget, soit un déficit de plus de 100 000 francs. Les produits (y compris hors exploitation) sont légèrement supérieurs à ceux de l’année précédente, amélioration principalement due à l’effet des dons, subventions et recettes liées au projet du 150e. Si l’on excepte les coûts engagés pour les festivités d’anniversaire, les charges présentent une petite baisse à mettre au compte d’une gestion très économe des frais de structure, principalement des consommables. La hausse des coûts d’impression et de distribution postale s’explique par des éditions plus fournies. Le litige sur les tarifs de La Poste n’est toujours pas résolu et a un impact important, estimé à quelque 100’000 francs sur les comptes du Courrier (notre article du 15 juin 2018).

L’une des causes principales du déficit presque chronique du Courrier est l’érosion du lectorat papier, qui représente plus de la moitié de l’ensemble des abonnés. La hausse des abonnements constatée provient, quant à elle, essentiellement des abos Web (version électronique uniquement) et Combi (électronique et version papier le week-end). Le prix de ces abonnements demeure toutefois trop bas pour compenser la perte financière du journal. Ces constats sont à la base de la réflexion menée pour modifier les tarifs d’abonnement (voir ci-dessous).

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L’information a un coût

Le modèle économique du Courrier reste le même: la vente des abonnements est sa première ressource, elle représente 72% de ses recettes. Le Courrier dépend avant tout de ses lecteurs et lectrices qui le soutiennent également par leurs dons. Ceux-ci s’élèvent à 7% des recettes. Les lecteurs et lectrices apportent donc 80% des recettes alors que la publicité et les partenariats en totalisent 13%. Des fonds obtenus pour développer des projets spécifiques constituent le reste des revenus (8%).

Les salaires représentent la plus grosse partie des charges, soit 66% auxquels il faut ajouter les frais des agences et des photographes (4%). Les frais d’impression et de distribution du journal correspondent à 22% des dépenses.

Le prix de l’information, quel que soit son vecteur, est avant tout constitué du travail des journalistes, photographes, éditionneurs, polygraphes et du personnel administratif. Au Courrier, nous considérons qu’il est juste de voir ce service (quasiment public, mais c’est un autre débat) financé par les personnes à qui il s’adresse: les lectrices et lecteurs. La publicité, ressource principale – sinon unique – des autres titres de presse doit être considérée comme un service aux entreprises qui la financent et non pas aux lectrices et lecteurs, comme certains tendent à le faire croire. Le modèle économique du Courrier n’est pas uniquement imposé par les faits; c’est un choix de société.

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Tarifs 2020 et prix coûtant

La structuration du graphique par type d’abonnement montre que la prépondérance des abos Papier reste importante malgré une baisse régulière, depuis plusieurs années. Si elle est dans l’air du temps, cette érosion du lectorat papier n’en reste pas moins inquiétante: combinée à la différence actuelle entre les prix des abos Papier et Web, elle pourrait mettre en danger la survie du journal. D’où la nécessité d’une révision de la grille tarifaire, actuellement en cours, dont l’objectif est de rapprocher les prix des abos Web et Combi de la réalité des coûts engendrés.

Le prix coûtant de chaque type d’abonnement a été recalculé, base sur laquelle seront fixés les tarifs standard, réduit ou promotionnel. La hausse des prix de 2020 sera donc plus forte pour les abonnements Web et Combi que pour les abos Papier ou Week-end.

Nous appelons nos lecteurs et lectrices à choisir le prix coûtant pour leur abonnement lorsque cela leur est financièrement possible. Le prix coûtant et le prix soutien assurent la survie du journal et les conditions de travail en son sein. Ils constituent une forme de solidarité au sein de notre lectorat: ils nous permettent de proposer des tarifs réduits à celles et ceux qui ont moins de moyens.

Cette grille tarifaire sera mieux adaptée aux nouvelles habitudes de notre lectorat et permettra de ne pas menacer la survie de notre média par le passage des abonné-e-s de la version papier à la version électronique. Ce que certains appellent transition numérique est aussi en marche au Courrier.

Société Médias Eva Fernandez Le Courrier

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