Genève

Arrestations musclées à l’Usine

Racisme ou incivilités? Délit de solidarité ou provocation? Deux versions s’opposent autour d’arrestations « musclées » à l’Usine.
Arrestations musclées à l’Usine
JPDS
Vie nocturne

Le microscosme de la vie nocturne alternative genevoise est en effervescence depuis dimanche soir. Une intervention de la police a fait des vagues ce soir-là aux alentours de 22h sur la place des Volontaires, en face de l’Usine, alors qu’une soirée organisée par le collectif Queer Fish s’y tenait. «Six personnes ont été arrêtées pour avoir entravé l’action des forces de l’ordre», explique Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police cantonale. Une version contestée par les personnes présentes, qui dénoncent un «usage abusif de la force et des arrestations au motif d’avoir témoigné leur désaccord contre le profilage racial de la police». Des vidéos montrant une arrestation musclée et un important déploiement d’agents circulent depuis lundi et suscitent l’exaspération des milieux concernés.

La police cantonale confirme que l’intervention ne s’est pas déroulée correctement. «Une patrouille partie de Rive poursuivait deux personnes en infraction sur un scooter. Elles refusaient de s’arrêter et se sont réfugiées sur la place des Volontaires. Mais, comme souvent à l’Usine, les agents n’ont pas pu faire leur travail sereinement. Des personnes, agressives, sont intervenues. D’autres patrouilles ont été envoyées pour assurer la sécurité des collègues», détaille Jean-Philippe Brandt. Une situation qu’il juge «inadmissible».

Contexte particulier

Autre son de cloche du côté des personnes qui se sont interposées. Aucune trace selon elles d’un scooter en fuite. «En revanche, et comme trop souvent, il y a eu l’arrestation, sans raison apparente, d’un Noir.» Et de dénoncer une intervention disproportionnée: «On a compté une trentaine de flics, huit voitures, un fourgon et même un bateau!»

Ces échauffourées interviennent dans un contexte particulier. Les relations, déjà compliquées, entre les forces de l’ordre et les usagers de l’Usine se sont encore tendues ces dernières semaines. En cause, la pression citoyenne et médiatique autour du deal de rue dans le quartier de la Coulouvrenière, selon des proches de l’Usine. «La police intervient de plus en plus régulièrement et de plus en plus violemment. Et désormais, cette violence se dirige aussi contre les personnes qui agissent en solidarité des personnes racisées.»

L’Usine, la Pride ainsi que le collectif Queer Fish communiqueront officiellement dans la semaine.

 

 

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