International

UE: la ligne rouge à ne pas franchir

UE: la ligne rouge à ne pas franchir
KEYSTONE/PHOTO PRÉTEXTE
Suisse et UE

Le Conseil fédéral l’a annoncé vendredi: en l’état, il ne signera pas l’accord-cadre institutionnel négocié avec l’Union européenne (UE). Il souligne en particulier l’importance du maintien du niveau actuel de protection des salaires. La nouvelle a été accueillie positivement par Bruxelles… pour l’instant. Car au jeu du chat et de la souris, nul n’entend perdre la face. Dès lors quelle sera la véritable marge de discussion des émissaires helvétiques puisqu’il ne peut s’agir que de «clarifications» et non de renégociations?

Un choix tactique pour les autorités fédérales qui ont, pour l’heure, besoin du soutien de l’Union syndicale suisse (USS) et du Parti socialiste pour combattre l’initiative de l’UDC «pour une immigration modérée». Or, pour la gauche et les syndicats, il est une ligne rouge à ne pas franchir. Elle concerne les mesures d’accompagnement. Celles-ci ne sont pas négociables ni ne sauraient être soumises à l’actualisation permanente du droit européen. Oui à la libre circulation des personnes, à condition de protéger les conditions de travail de tous. C’était d’ailleurs à cette condition que la gauche avait accepté de soutenir les bilatérales. Les syndicats européens, eux aussi victimes du rouleau compresseur néolibéral, appellent l’USS à tenir bon, preuve que ce qui se joue avec l’accord-cadre ne concerne pas que la Suisse.

Régulièrement, dans notre pays, les syndicats détectent des cas de dumping salarial. Y compris sur les chantiers publics. Le récent exemple des travaux d’électricité lors de la construction du nouveau dépôt des transports publics genevois – où des ouvriers italiens se voyaient spoliés d’une partie de leurs salaires via un montage opaque – l’illustre parfaitement. Le respect des règles n’est pas acquis. Tout au contraire, c’est dans la nature du système capitaliste d’exploiter les failles. Il est impensable, dans ces conditions, d’alléger le dispositif actuel. Si celui-ci pèche, c’est par sa modestie.

International Christiane Pasteur Suisse et UE

Connexion