Suivisme
Monsieur Benito Perez, responsable au Courrier de la rubrique Solidarité, consacre ce mercredi 15 mai 2019 un article au Venezuela sous le titre: «Amnesty dénonce des exécutions extrajudiciaires». Comment ne pas être impressionné quand de telles dénonciations émanent d’une organisation non gouvernementale (ONG) unanimement respectée, Amnesty International (AI)?
Encore, faudrait-il, par respect pour une information crédible et pour honorer la maxime du Courrier: «L’Essentiel autrement», donner le contexte de tels propos.
Or, recopier, à la suite de ce qu’on lit dans la plupart des médias «occidentaux», que la prise de fonction du président Maduro pour un second mandat est contestée, relève pour le moins d’une ignorance des faits. Mais il y a plus grave. On omet de dire que Madame Erika Guevara Rosas, directrice du programme «Amériques», mène depuis plusieurs années une campagne impitoyable contre le gouvernement vénézuélien en prenant fait et cause exclusivement pour les opposants et l’extrême-droite vénézuélienne parce que la soi-disant communauté internationale, lisez les Etats-Unis et ses laquais, dont la Suisse (je m’en explique ci-dessous) veulent un changement de gouvernement, au besoin par la force.
En effet, Madame Tibisay Lucena, présidente du Conseil national électoral vénézuélien, avait prévu une visite dans divers pays européens et à Bruxelles pour y exposer les garanties du système électoral vénézuélien. Or, elle apprit, par la presse, qu’elle était «persona non grata» dans l’Union européenne!
Elle décida dès lors de se rendre en Suisse pour organiser une réunion avec le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU. Mais la Confédération helvétique lui interdit l’entrée du territoire suisse en annonçant suivre l’Union européenne en matière de «sanction au Venezuela». Belle leçon de suivisme de la part d’un pays neutre, ou plutôt d’une diplomatie hypocrite, voire cynique.
Eric Merguin, Genève