Qui gagne, paie
En Suisse, les 10% de ceux qui gagnent le plus, paient deux tiers de l’impôt fédéral direct, ou les 20 % des salaires les plus élevés paient 80% du même impôt.
Merci Patron!
En Suisse, les gros salaires continuent de progresser en moyenne dix fois plus vite que ceux des salariés.
Si les riches paient des sommes faramineuses en impôts, c’est qu’ils gagnent des sommes faramineuses. Si les très riches veulent une diminution de leurs impôts, qu’ils demandent une répartition plus équitable des salaires et non des petits arrangements avec le fisc. Ils soulageront du même coup l’Etat de toute une série d’aides sociales et obtiendront ce qu’ils réclament à corps et à cris depuis longtemps: moins d’Etat.
Solution taboue qui reste dans l’angle mort des autorités, aussi bien celles qui défendent l’Etat libéral que celles qui défendent l’Etat providence.
L’économie que l’état libéral défend est une économie mondialisée au-dessus des constitutions, avec ses propres lois, ses propres arbitrages. En protégeant ses très riches, l’Etat libéral ruine l’Etat providence jusqu’à plus d’Etat du tout.
L’Etat providence n’est pas l’Etat qui s’épuise en aides sociales, mais l’état qui assure à chacun de ses citoyens une vie décente et digne, sans assistanat. Et, cela, seule une répartition plus équitable des richesses au sein des entreprises, privées ou publiques, peut le permettre. Sans cette répartition, toutes les autres mesures prises ne seront que des emplâtres sur une jambe de bois. Les riches deviendront toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres, et les Etats toujours plus impuissants et fragiles face aux trans-nationales et au business mondial.
Patricia Kohler, Grandson (VD)