Genève

Maudet et Broulis: dégât d’image

Maudet et Broulis: dégât d’image
Pascal Broulis avec Pierre Maudet, KEYSTONE
Politique

La concomitance des épreuves judiciaires de Pierre Maudet et de Pascal Broulis n’a pas fini de faire des vagues. Et quelques similitudes se dessinent entre les situations de ces deux conseillers d’Etat, figures de proue romandes du PLR qui s’affichent droits dans leurs bottes, y compris lorsque les questions des journalistes fusent sur des scandales dans lesquels leurs noms sont ­impliqués.

Vols en avion de luxe et proximité avec des multimillionnaires qui ont intérêt à voir leurs capitaux bien traités pour tous les deux; anniversaire tous frais payés pour l’un, déclaration fiscale vacillante pour l’autre… Les casseroles ne font que s’accumuler. Le tout saupoudré d’une éclatante capacité à botter en touche longtemps avant d’admettre, contraints et forcés par leurs pairs, que certaines actions sont tout simplement inadmissibles: les mensonges, les conflits d’intérêts éhontés et les cadeaux somptuaires de généreux millionnaires.

Les deux cas ont choqué tant ces hommes d’Etat étaient respectés, voire adulés. Politiciens et observateurs se sont sentis trahis. Comment des personnalités politiques aussi brillantes qui touchent des salaires – bien à propos – de ministre en arrivent à accepter des cadeaux ou jouer sur leurs impôts? Alors même que leur rôle à la tête d’un gouvernement implique un comportement exemplaire?

Que ces deux champions de la politique romande, poulains de leurs cantons respectifs au Conseil fédéral, aient été pris la main dans le sac nous rappelle qu’autour des gens de pouvoir volettent toujours des personnes qui placent leurs intérêts. Au niveau des gouvernements – cantonaux vaudois ou genevois dans ce cas.

Le problème est toutefois national. Et l’appel à la démission à peine voilé pour Pierre Maudet par la présidente du Parti libéral-radical suisse, Petra Gössi, sous prétexte que les élus de la formation «défendent la Suisse et sa population et non leurs propres intérêts», prête à sourire.

Parce qu’au parlement fédéral, les conflits d’intérêts, les confortables places en conseil d’administration en échange de lois sur mesure pour les assurances, les banques ou les armes (pour ne citer que trois exemples) et les petites attentions sont monnaie courante.

Ne nous laissons pas leurrer. Le jeu d’influence est partout, le système des lobbys et avantages constitue un acteur majeur de la politique en Suisse. Cela ne les rend pas acceptables pour autant.

Régions Genève Vaud Édito Laura Drompt Politique

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