Dernièrement, Mme Colatrella (présidente de la direction générale du Groupe CSS) a présenté avec une fierté non dissimulée de nouvelles astuces pour faire baisser les coûts de la santé.

La mesure proposée la plus inique est la franchise à 10 000 francs. Ici, il s’agit d’un hold-up d’ordre pécuniaire. et on peut y voir surtout une hérésie, issue des docteurs folamour qui se penchent sur notre assurance-maladie.

Qui peut payer une franchise à 10 000 francs? Seuls les assurés les plus riches peuvent s’acquitter d’un tel montant; ils se posent parfois même la question de l’utilité d’une assurance-santé.

Mais le pire sont les effets pervers qu’une telle mesure pourrait avoir sur les assurés les moins fortunés, car ils choisiraient la franchise la plus haute, afin de payer les primes les plus basses, avec comme résultat que l’écrasante majorité de ces assurés n’iraient plus chez le médecin.
Une telle situation aggraverait leur état de santé et porterait préjudice aux finances de l’assurance-santé. Le pire dans tout ça est que dans certains cantons les caisses maladie ne sont plus obligées de payer les soins à ceux qui ne peuvent pas payer leurs primes maladie.

Les politiques de communication malsaines des assureurs maladie tentent de nous faire avaler tout et n’importe quoi, surtout des âneries, comme des franchises à 10 000 francs.

Il serait salutaire que les citoyens de ce pays prennent conscience du pouvoir démentiel des caisses maladie et qu’il est temps que l’assurance maladie passe en main publique, car la santé fait partie du bien commun.

Thierry Cortat, Delémont