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Que sera Genève demain?

Bernadette Bourdin remet en cause le plan directeur cantonal et ses dix grands projets urbains.
Aménagement

Certains évaluent ce plan de développement en valeurs immobilières et gains financiers, d’autres en nombre de nouveaux logements, campagne électorale oblige, tout en avançant de nouveaux messages pour encore plus aller de l’avant. Par contre, sur le plan économique, aucun ne semble oser s’y aventurer et évaluer ce développement en nombre d’emplois créés, tout en parlant de surchauffe économique… Pour l’heure, aucune réponse n’est donnée à qui créera les emplois annoncés sur les flyers des «futurs nouveaux» quartiers.

Drôle de plan et surtout quelle Genève future en sortira? Une vraie réflexion sur quel développement nous aimerions et de vraies propositions pour cet autre développement auront manqué durant cette campagne électorale, et cela malgré un scepticisme et un mécontentement grandissant au sein de la population qui voit mal comment un pareil développement puisse afficher de bons scores sur les postes «qualité de vie» et «développement durable».

Cette course au développement lancée il y a quelques années tourne aujourd’hui à plein régime et semble même s’accélérer. Demain, nous nous réveillerons avec des nouveaux mégaquartiers sortis de terre, avec un avion qui décollera de l’aéroport toutes les 90 secondes et dans une ville où le trafic toujours plus dense et une atmosphère polluée nous étoufferont.

Au final, on montera des murs anti-bruit, on lancera des plans d’études pour améliorer la mobilité, et on cherchera des solutions pour résoudre les problèmes de pollution et de mal vivre. Bref, on continuera de mettre des pansements alors qu’on avait tous les feux au rouge et qu’on aurait pu prévenir ce mal.

En parallèle, certains se délecteront de pouvoir en faire l’analyse, de rediscuter du comment, du pourquoi et de comment on aurait pu faire mieux, et on se jettera la pierre à qui porte le plus de responsabilité sur les conséquences de ce développement irresponsable.

Et pour tous ceux qui adoraient Genève, qui auraient aimé pouvoir dire leur mot et voir un autre développement que ce développement effréné, il restera le choix de partir ou de se résigner à vivre dans cette future Genève, à moins que l’on puisse changer le cours de l’histoire maintenant…

*Bernadette Bourdin, Genève

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