On nous écrit

Courant guerrier

Dominique-Fr. Petite regrette que budget militaire continue d’augmenter, au détriment des autres priorités de l’action publique.
Armée

Le vallon de la Laire, entre Sézegnin et Chancy, dans le canton de Genève, est une «réserve d’importance nationale pour les oiseaux d’eau et migrateurs», mais elle possède dans son extrémité «une zone militaire» que l’on croit abandonnée. Or, un après-midi de février, des soldats de l’Armée suisse s’y exerçaient au tir. L’effarante et stupide présence de l’armée en ces lieux nous projetait aussitôt dans le passé, en 1989, lorsque 35,6% des citoyens avaient jugé, par leur vote, que l’Armée suisse était inutile.

Elle le reste encore aujourd’hui, elle est de plus néfaste. Non seulement pour l’environnement, mais aussi pour avoir instillé dans nos esprits la primauté de la Défense nationale sur tous les autres domaines. Il est devenu sage et raisonnable, surtout pour les partis de droite, d’augmenter continuellement le budget mili-taire, au détriment des autres priorités de l’action publique. Les prétentions militaires de l’Armée suisse sont pourtant toujours aussi dérisoires, en regard du contexte géopolitique.

Le Parti socialiste, emporté malheureusement dans ce courant guerrier, est en train de renoncer à un de ses objectifs, la diminution progressive du budget militaire, et il est prêt à accepter l’achat de nouveaux avions de combat. Les oiseaux qui n’ont pas encore fui les bords de la Laire réaniment opportunément une utopie nécessaire: une Suisse, vaste zone démilitarisée dans un monde pris dans la spirale du réarme-ment.

Dominique-Fr. Petite, Lully (GE)

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