Édito

Macron vous parle

France

Durant son heure et demie de monologue présidentiel devant l’Assemblée nationale et le Sénat, Emmanuel Macron a eu l’occasion de marteler ses credo néolibéraux, attaquant les droits sociaux de front. «Ce ne sont pas les Français qu’il faudrait désintoxiquer de l’interventionnisme public, c’est l’Etat lui-même.» Le démantèlement est en marche et la gauche, durant ce quinquennat, aura fort à faire pour le contenir.

En référence aux travaux sur la Loi Travail en préparation, Emmanuel Macron a ainsi expliqué que «protéger les plus faibles, ce n’est pas les transformer en mineurs incapables, en assistés permanents de l’Etat, de ses mécanismes de vérification et de contrôle. C’est leur redonner, et à eux seuls, les moyens de peser efficacement sur leur destin.» Et hop! Voici effacés en deux phrases les efforts de l’Etat français (le reste du continent européen n’étant pas en reste) pour compliquer la tâche de ceux qui cherchent un emploi, accumulant les chicanes sur leur parcours, laissant les usines licencier à tour de bras sans chercher d’alternatives durables et responsables.

Dans sa logorrhée, le président Macron nous ressort le principe de la flexibilité pour créer de l’emploi. Le fameux «permettre de licencier pour pouvoir embaucher». L’idée qu’en ne parlant plus de «plan social» mais de «plan de sauvegarde de l’emploi», on pourra redresser la courbe du chômage. Peu importe si ces concepts n’ont pas fait leurs preuves, en trente années de néolibéralisme, ainsi que l’ont notamment analysé les économistes atterrés Dany Lang et Henri Sterdyniak. Pour le Kennedy français – le Blair serait plus à propos –, le chômage est imputable au droit du travail. Pendant ce temps, la résistance aux politiques d’austérité se prépare. Hier, elle manifestait place de la République. Avant-goût d’un troisième tour social?

Opinions Édito Laura Drompt France

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