Un réel progrès
La fracassante tournée de presse entreprise par Philippe Roch contre la Stratégie énergétique 2050 (SE2050), sur laquelle nous votons le 21 mai, a pu faire trembler. La lecture de la loi soumise au scrutin est néanmoins rassérénante et, lorsqu’on prend le temps de s’y plonger, il ne subsiste plus de doutes sur la nécessité de la soutenir. De nombreuses contre-vérités ont en effet été énoncées, dont il convient de rétablir l’exactitude.
Ce qui est faux, c’est que la SE2050 mettrait l’accent sur l’énergie éolienne au détriment d’autres sources d’énergies renouvelables. La nouvelle loi ne contient pas d’objectifs relatifs au nombre d’éoliennes. Seule une valeur indicative pour l’entier du développement des renouvelables existe. Le chiffre de 1000 éoliennes relève de la fantaisie, car il est évident que le solaire représente un potentiel beaucoup plus important en Suisse. En outre, la SE2050 ne limite pas le droit de recours des associations environnementales auprès du Tribunal fédéral pour les installations de production d’énergies renouvelables. Celles-ci pourront toujours s’opposer aux projets qui ne respectent pas la nature et les paysages. Finalement, c’est mal connaître les forces politiques actuelles que de penser qu’en refusant la loi, une version plus adéquate pour la nature pourrait alors être proposée par le parlement. La Stratégie énergétique est un compromis fragile atteint après plus de cinq ans de débat au parlement. Elle est un premier pas crucial pour sortir du nucléaire et amorcer le tournant énergétique.
Ce qui est vrai, c’est que la SE2050 est fondamentale pour la protection de notre environnement. En effet, grâce à l’efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables, celle-ci nous permet de diminuer notre consommation d’énergies fossiles et ainsi réduire nos émissions de CO2. C’est une réponse nécessaire à l’urgence climatique pour garantir une planète viable à nos enfants et petits-enfants. De plus, en organisant la sortie du nucléaire, nous nous mettons enfin à l’abri d’un accident dramatique et évitons des ravages pour l’environnement. Il faut également noter que la nouvelle loi protège davantage nos biotopes d’importance nationale que la loi en vigueur, puisqu’elle y interdit toutes les installations de production d’énergie. Les derniers cours d’eau naturels sont, eux aussi, mieux protégés puisque les petites installations hydrauliques ne sont plus soutenues financièrement. Tous ces éléments représentent de réels progrès.
Pour notre environnement, c’est un Oui décidé et affirmé que nous devons porter dans les urnes le 21 mai.
Lisa Mazzone,
conseillère nationale, Les Verts (GE)